Le couple de documentaristes français Thomas Jenkoe et Diane-Sara Bouzgarrou est allé filmer au cœur des Appalaches, le dernier des « hillbillies ». L’idiotisme signifie « plouc », bouseux ». Pour les Américains, et pour le reste du monde depuis Delivrance de Boorman, les habitants de ces montagnes reculées sont des rednecks, des péquenauds arriérés, des dégénérés consanguins et analphabètes, racistes et trumpistes. L’injure a été reprise à son compte par Brian Ritchie, le héros de ce documentaire, qui retourne les stéréotypes dont sa communauté est affublée. Il explique son histoire. Il décrit sa géographie.
Ainsi présenté, The Last Hillbilly a l’air passionnant.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis allé le voir, la semaine de sa sortie, malgré un agenda très embouteillé.
Mais quels ne furent ma déception et mon ennui devant le résultat : une longue élégie nébuleuse, qui refuse le 16:9 que les paysages grandioses des Appalaches auraient pourtant mérité (les auteurs s’en justifient en expliquant qu’ils ont voulu « casser les codes »), qui colle aux pas de son héros frappadingue qui déclame des strophes hallucinées en regardant le soleil se coucher ou qui, dans une scène malaisante, tente de transmettre ses valeurs à ses enfants sous emprise.
The Last Hillbilly ne dure qu’une heure et vingt minutes ; et j’ai pourtant trouvé le temps bien long.