Sami (Ziad Bakri) est traducteur. Au début des années 1980, encore enfant, il a vu sous ses yeux son père disparaître entre les mains de la police syrienne. Il obtient l’asile politique en Australie en 2000 après un calamiteux lapsus devant les télévisions du monde entier. En 2011, quand le Printemps arabe éclate et quand Sami apprend que son frère vient d’être emprisonné, il décide de retourner dans son pays natal avec Chase, un journaliste australien et ami de longue date.
Le Traducteur hésite entre plusieurs registres.
Il lorgne du côté des superproductions hollywoodiennes mais n’en a pas les moyens.
Il a l’ambition d’être une oeuvre engagée qui dénonce la dictature de Bachar el-Assad et l’impuissance de la communauté internationale et glorifie le courage des insurgés.
C’est un thriller qui suit pas à pas Sami dans sa tentative chaotique de retour au pays natal où il doit se cacher de la police et espère sauver son frère.
C’est enfin un drame familial qui met aux prises Sami, son frère Ziad, sa belle-soeur Karma et son autre sœur Loulou qui attend un enfant.
Le Traducteur croule sous le poids de ses ambitions. Le thriller ne trouve jamais vraiment son rythme. La dénonciation du régime autoritaire syrien aligne les lieux communs. Les dilemmes dans lesquels chaque personnage sont placés frisent souvent la caricature. En un mot, la sauce ne prend pas.
Le Traducteur est toutefois sauvé par son final. Sa dernière scène n’est pas crédible ; mais elle a un panache qu’on n’oublie pas de sitôt.