1992. Saragosse, Espagne. Celia a onze ans. Sa mère l’élève seule. Elle vient d’entrer au collège. Elle a rejoint une institution religieuse qui applique une discipline stricte : l’établissement est réservé aux jeunes filles, l’uniforme est obligatoire, l’enseignement est dispensé par des sœurs acariâtres qui professent des valeurs d’un autre âge. Parmi les camarades de Celia, Brisa, plus délurée, arrive de Barcelone.
Des films sur l’adolescence ou la pré-adolescence de jeunes filles en fleurs – ou en bourgeons – on en a vu treize à la douzaine : Diabolo Menthe, La Boum sans parler des Choristes, du Cercle des poètes disparus ou de La Mauvaise Education sur leurs alter ego masculins.
Le défaut des Niñas est de ne rien raconter de neuf qu’on n’ait déjà vu. Rien de neuf sur cette pré-adolescence où chaque transgression, aussi insignifiante soit-elle (le premier rouge à lèvres mis en cachette, la première cigarette fumée en secret…) procure un délicieux sentiment d’indépendance. Rien de nouveau non plus dans la description anachronique de cette Espagne provinciale, où la réalisatrice née en 1980 a grandi, que la movida ne semble pas avoir touchée. On pense évidemment à Cría Cuervos, sorti en 1976, et on se remémore avec nostalgie l’inoubliable chanson de José Luis Perales Porque te vas..
Le scénario tente vainement de créer une tension autour du mystère de la naissance de Celia et du contentieux non soldé qui oppose sa mère à sa famille. C’est le sujet de la seconde moitié du film qui éloigne pour un temps Celia de ses petites camarades avec lesquelles elle passait son temps durant toute la première. Le film y perd en unité. Y gagne-t-il en intérêt? pas sûr….