Christian Lafayette (Niels Schneider) est un marsouin de l’armée française, rapatrié d’Afghanistan après une embuscade qui a décimé son peloton. Le retour à la vie civile n’est pas simple pour lui qui n’a trouvé qu’un emploi de manutentionnaire dans un supermarché et noie son mal-être dans l’alcool.
Henri, un autre soldat démobilisé, a perdu la raison et est soigné dans un hôpital psychiatrique. Mounir (Sofian Khammes), le frère de lait de Christian, qui l’a suivi par amitié en Afghanistan, est aussi mal en point que lui, une jambe folle et impliqué dans des trafics louches.
Sentinelle sud entrelace deux histoires. D’un côté le stress post-traumatique de soldats détruits par la guerre, incapables de se réadapter à une vie « normale ». De l’autre un polar assez classique avec son lot de petites frappes, de coups tordus et de braquages plus ou moins bien ficelés.
La recette n’est pas nouvelle et a déjà été utilisée dans plusieurs films français ou américains plus ou moins fameux : Rambo, Né un 4 juillet avec Tom Cruise, Démineurs, l’Oscar du meilleur film attribué en 2010 à Kathryn Bigelow, American Sniper de Clint Eastwood, Maryland, un petit film français passé inaperçu avec pour acteur principal Matthias Schoenaerts, Voir du pays, sur le séjour de décompression que les militaires français déployés en Afghanistan effectuent à Chypre sur le chemin du retour, etc.
Le problème de Sentinelle sud est qu’il n’innove guère sur cette trame bien usée. L’interprétation parfaite de ses deux principaux protagonistes, brillamment secondés par India Hair dans le rôle d’une infirmière compatissante et par Denis Lavant dans celui d’un commandant droit dans ses bottes, n’y change rien.