Les Crimes du futur ★★☆☆

Dans un avenir proche indatable et dans un lieu inconnu, semble-t-il marqué par un déclin industriel et un détraquement climatique, Saul Tenser (Viggo Mortensen) est un artiste qui utilise son corps et les excroissances cancéreuses qui s’y développent mystérieusement. Avec l’aide de Caprice (Léa Seydoux), il en met en scène leur exérèse.
Leur chemin va croiser celui de deux fonctionnaires tatillons, d’un détective undercover et d’un groupe d’anarchistes post-humanistes qui cherchent à les associer à leur cause.

Après quelques films dont il faut bien dire qu’ils ne valaient pas tripette (Maps to the Stars, Cosmopolis, A Dangerous Method) et l’annonce d’arrêter le cinéma, David Cronenberg, 79 ans au compteur, renoue avec ses vieilles obsessions : des corps mutants, malades et lubriques, une science-fiction spectrale…

Le résultat est moins gore que la bande-annonce et le parfum de soufre qui précédait la sortie du film pouvaient le laisser escompter. D’ailleurs le film en France est autorisé à tous les publics – des esprits chagrins et/ou des parents poules pourraient toutefois légitimement estimer qu’il ne convient pas aux jeunes enfants.

Mais il n’en est pas moins diablement séduisant. David Cronenberg y retrouve pour la cinquième fois Viggo Mortensen. Léa Seydoux passe haut la main l’examen d’entrée : sa perfection plastique et l’élégance de son accent anglais font d’elle une parfaite héroïne cronenbergienne. Kristen Stewart – méconnaissable sur l’affiche à force d’être photoshoppée – interprète avec beaucoup de second degré un second rôle qui n’est pas à la hauteur de son talent.

Les Crimes du futur pêche par son scénario paresseux qui peine à retenir l’attention sur la durée. C’est d’ailleurs le reproche qu’on pourrait faire à beaucoup de films de Cronenberg : ce réalisateur de génie préfère décrire des états que raconter une histoire. Mais on aurait scrupule à lui reprocher d’enchaîner quelques scènes d’anthologie, aussi belles qu’horrifiques, quand bien même elles ne mènent nulle part.

La bande-annonce

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