Cristina, une jeune novice, quitte son monastère en taxi pour une consultation à l’hôpital.
Il est difficile d’en dire plus de Dédales, un film qui est entièrement construit sur l’accumulation de coups de théâtre qui donnent à l’action, à chaque fois, un tour nouveau et surprenant.
Son affiche est détestable qui campe certes ses deux principaux personnages mais qui les fige dans une posture réductrice. Cristina y a l’air d’être une islamiste sur le point de commettre un attentat suicide, tandis que Marius contemple son arme avec un regard vide.
Son affiche laisse également entendre que Dédales serait un polar. Or, il s’éloigne des canons du genre – et sa sélection au festival Reims Polar est d’ailleurs sujette à caution. Qui irait le voir en imaginant une énigme policière et sa patiente résolution serait vivement déçu.
Qui irait le voir sur la base de son pitch comme une dénonciation implacable des infâmes secrets qui gangrènent l’Eglise orthodoxe roumaine serait également déçu. Pour cela, mieux vaut voir ou revoir le film si âpre de Cristian Mugiu Au-delà des collines.
Ni polar, ni film à thèse, qu’est donc Dédales ? Un film difficile à présenter, difficile à résumer, difficile à critiquer.
Sa forme est peut-être aussi importante que son fond.
Et elle est exigeante sinon rébarbative : Dédales est construit en longs plans-séquence. Le premier, le seul dont on se sent autorisé à parler, se déroule dans le taxi qui conduit Cristina de son couvent à l’hôpital. Il dévoile très progressivement son histoire et les motifs, qu’on devine vite, de sa sortie. Ce plan là se reproduira trois fois, quasiment au même endroit, presque dans la même configuration. On n’en dira pas plus.
Dédales se conclut par un plan séquence magistral filmé à 360°, avec lequel le réalisateur joue avec nos nerfs et avec la chronologie. On en sort sidéré…. avant l’ultime image du film qui achève de nous figer.
Voilà qui suscite intérêt et curiosité…