Joanne (Adèle Exarchopoulos) et Jimmy (Moustapha Mbengue) vivent en apparence une vie sans histoire dans un petit village des Alpes. Leur petite fille Vicky a un don : un odorat surdéveloppé qui lui permet de remonter le temps. Quand sa tante Julia revient vivre chez son frère, malgré l’ostracisme qui semble l’avoir frappée dans tout le village, ce don va permettre à Vicky de découvrir le drame qui s’y est déroulé dix ans plus tôt.
Les Alpes vont décidément bien au teint du cinéma français. Après La Nuit du 12, Les Cinq Diables a été filmé dans les mêmes décors, austères et impressionnants, de ces hauts sommets encapuchonnés de neige, sous le ciel maussade d’une intersaison sans ski ni randonnée.
Si on veut poursuivre la comparaison avec La Nuit du 12, elle risque de tourner au désavantage des Cinq Diables qui n’en a ni la force ni l’actualité. C’est, tout bien considéré, un fait divers sans grand intérêt. Mais Léa Mysius, la réalisatrice d’Ava en 2017- qui avait révélé Noée Abita qui fait ici un bref caméo – a trois atouts dans sa besace.
Le premier est un scénario façon puzzle qui se dévoile très progressivement en utilisant un artifice qui pourrait sembler banal sinon maladroit : les sauts dans le temps que le don de Vicky lui permet. Grâce à ce procédé, le suspense est entretenu tout au long du film et ne se dénoue qu’à son extrême fin, faisant des Cinq Diables – dont la signification du titre s’éclaire très discrètement au détour d’un plan – un thriller captivant.
Le deuxième est une troupe d’acteurs épatants. Adèle Exarchopoulos trône au sommet de l’affiche. Elle est d’une sensualité atomique – ce qui ne nécessite guère de talent particulier ; mais elle démontre de film en film (elle crevait l’écran dans son avant-dernier, Rien à foutre, où elle campait une hôtesse de l’air dépressive) une maîtrise exceptionnelle et une richesse de jeu que ne possède pas la première cagole venue. L’entourent des comédiens tous remarquables : la petite Sally Dramé qui, à la différence de tant d’enfants stars, ne la ramène pas, Moustapha Mbengue impressionnant de virilité blessée, la révélation Swala Emati dans le rôle ingrat de la « goudou pyromane » (sic) et enfin Daphné Patakia qui après avoir enflammé la pellicule dans Benedetta, a accepté de s’enlaidir pour les besoins du rôle.
Le troisième est une émouvante histoire d’amour qui se dessine progressivement. Elle m’a fait penser à celle que racontait Le Milieu de l’horizon, un film suisse passé inaperçu, malgré la belle prestation de Laetitia Casta. J’ai craint un instant qu’elle n’affadisse le scénario en lestant d’une romance inutile. Mais, preuve que je n’ai pas tout à fait un cœur de pierre, elle a fini par me toucher et m’émouvoir.
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Phil Naessens