Avant son mariage, Jeanne (Noémie Merlant) part avec trois amies en Roumanie enterrer sa vie de jeune fille. À une station-service, leur voiture leur est volée. Les jeunes filles sont recueillies par Nino, un jeune Gitan, et par sa famille qui accepte de les héberger. Entre Jeanne et Nino naît une attirance trouble.
Noémie Merlant est une étoile montante du cinéma français. Elle a été nommée aux Césars en 2017 pour Le ciel attendra et en 2020 pour Portrait de la jeune fille en feu. On l’a vu dans Les Olympiades, un des tout meilleurs films de l’année dernière. Elle crevait l’écran dans A Good Man où elle interprétait une femme transgenre.
À l’instar de Luàna Bajrami, une autre actrice dans le vent, qui a tourné son premier film au Kosovo, Noémie Merlant a embarqué une bande de copines et une équipe technique minimaliste pour le village natal de son amoureux, Gimi Covaci, en Roumanie. On imagine la part d’autobiographie que ce récit comprend, cette histoire d’amour improbable entre une Française pur jus et un Gitan qui partage sa vie entre Paris et la Roumanie.
On est touchés de partager cette intimité-là. On en est aussi vaguement gênés, craignant de commettre une intrusion dans un cercle où nous n’avons pas été invités. Ce malaise culmine dans la (très belle) scène de sexe qui réunit les deux amoureux : quand on sait que les deux acteurs sont (ou ont été ?) en couple, on se demande où commence le cinéma, où s’arrête le voyeurisme.
On pourra trouver l’intrigue un peu courte, construite autour d’un principe simpliste et bien-pensant : « il faut aller au-delà de ses préjugés ». On sent aussi que le scénario ne sait pas comment se dépêtrer de l’intrigue qu’il a nouée : Jeanne renoncera-t-elle à son mariage pour le beau Nino ? Mais on se laisse emporter par l’élan de vie qu’insuffle Noémie Merlant à son film et à ses acteurs.