Dans l’Amérique des années trente, trois vétérans de la Première Guerre mondiale, un médecin en rupture de ban (Christian Bale), un avocat noir (John David Washington) et la sœur d’un milliardaire (Margot Robbie) enquêtent sur un double meurtre.
Amsterdam est un film déroutant.
C’est une superproduction hollywoodienne de plus de deux heures qui ne mégote pas sur son budget. Sa reconstitution des années trente est luxueuse ; ses décors et ses costumes sont une merveille pour l’œil. Sa distribution rassemble le Gotha du cinéma américain dans des seconds rôles : Robert De Niro, Rami Malek, Michael Shannon, Anna Taylor-Joy, Zoe Saldana, Matthias Schoenaerts, etc.
Mais c’est surtout un scénario foutraque qui part dans tous les sens, sans rime ni raison. On dirait une adaptation d’un roman foisonnant de cinq cents pages dont les scénaristes se seraient refusés à sacrifier tel ou tel passage. Mais il n’en est rien : il s’agit bien d’un scénario original du réalisateur David O. Russell, coutumier du genre, qui avait signé Fighter (l’histoire de deux frères boxeurs) (2010), Happiness Therapy (avec le couple mythique Bradley Cooper – Jennifer Lawrence) (2012) ou American Bluff (2013) qui versait déjà dans le grand n’importe quoi.
Dans ce grand-huit sans queue ni tête, les acteurs s’en donnent à cœur joie, à commencer par Christian Bale, excellent comme toujours, grimé en médecin sous acide. Margot Robbie est elle aussi, comme d’habitude, renversante de beauté. S’il existait un prix de l’actrice la plus belle du monde, elle l’emporterait haut la main.
Mais une distribution aussi brillante soit-elle ne suffit pas à faire un bon film. Amsterdam voudrait nous faire croire que des groupuscules nazis ont essayé de prendre le pouvoir aux États-Unis dans les années Trente – ce qui n’est pas absolument faux sans être tout à fait vrai. Sur cet arrière-plan historique, Amsterdam raconte une banale histoire d’amitié qui louche du côté de Jules et Jim.