Un soldat caparaçonné dans un uniforme qui semble tout droit sorti de la Première Guerre mondiale plonge dans les entrailles de la Terre où il croise une série de monstres terrifiants.
Mad God est un film d’animation tourné en stop motion, une technique qui requiert une patience et une méticulosité incroyables. Chaque image est enregistrée l’une après l’autre, les éléments étant légèrement déplacés d’une prise de vue à l’autre pour créer l’illusion du mouvement.
On apprend, en lisant le dossier de presse, que Mad God a mis trente ans à voir le jour. C’est l’œuvre de Phil Tippett, le célèbre directeur d’effets spéciaux qui a participé notamment à la création de Star Wars, Jurassic Park, Robocop ou Starship Troopers.
Mad God est un spectacle hors normes. Bien vite, on oublie son scénario qui n’est qu’un prétexte à des visions hallucinées de créatures cauchemardesques. La beauté et la laideur deviennent des catégories bien fragiles pour les caractériser. Tout comme l’effroi ou la fascination.
Autant dire que Mad God s’adresse à un public averti – comme la dizaine de jeunes gothiques tatoués et piercés, tout de noir vêtus, auprès desquels je me suis timidement glissé dans l’une des rares salles parisiennes qui le diffuse encore cinq semaines après sa sortie – qui y retrouvera peut-être l’énergie punk de Eraserhead, de Shrivers ou de Tetsuo. Quant aux autres, oscillant entre sidération et dégoût, ils se réjouiront que ce délire horrifique dure quatre-vingt-quatre minutes à peine.