Les dissensions entre Chrétiens et Musulmans font craindre les débuts d’une guerre civile au Liban en 1958. Les répercussions se ressentent jusque dans la vallée reculée du Mont-Liban où les Daoud, une riche famille chrétienne, ont depuis des lustres leur fief. Leur patriarche règne en maître sur sa femme et ses trois filles. L’aînée, Leyla, mariée très jeune à un homme violent qu’elle n’aime pas, a un fils, Charles, âgé de sept ans. Bientôt les cadettes, Eva d’abord, Nada la plus rebelle ensuite, seront mariées. Deux touristes français sont en vacances dans la région, un chirurgien en poste à Beyrouth (Pierre Rochefort) et sa mère (Nathalie Baye)
J’ai lu des critiques très tièdes de ce Verre d’eau qui, s’il n’est certes qu’à moitié plein, n’est quand même pas complètement vide non plus (j’ai l’esprit taquin ce matin !).
On lui reproche son académisme. C’est au contraire ce qui m’a plu dans ce film aux toilettes si élégantes de ces années cinquante incroyablement glamour (ah ! si je pouvais être réincarné.e, j’aimerais que ce soit à Saint-Germain des Prés avec Boris Vian ou à Hollywood avec Natalie Wood en 1955 !).
Certes son sujet n’est pas follement original. Il s’agit du récit d’une émancipation féminine dont le sujet résonne si bien avec l’air de notre temps, même si l’histoire se déroule il y a plus de soixante ans. C’est encore une fois à travers les yeux d’un enfant qu’on voit les adultes se déchirer, comme dans L’Île rouge sorti deux semaines plus tôt, dans la critique duquel j’évoquais Jeux interdits, Cría Cuervos et Fanny et Alexandre que je ne mentionnerai pas une fois de plus.
Mais il est suffisamment exotique, comme l’était d’ailleurs L’Île rouge, pour nous dépayser sacrément.