En plein milieu de la steppe kazakhe, battue par le blizzard d’un janvier glacial, six hommes masqués attaquent un collège et prennent en otage les élèves de la classe que Tazshi, le professeur de mathématiques, a abandonnée à son sort. Dans l’attente des secours, bloqués par la neige, Tazshi décide de lancer l’assaut avec l’aide de quelques comparses : son ex-femme, le principal du collège, le professeur de gymnastique, l’intendant, un parent d’élève, l’idiot du village….
Ainsi résumé, Assaut pourrait laisser escompter un thriller implacable filmant en temps réel une prise d’otages et l’assaut organisé pour en venir à bout. Ou bien, si on prête attention à l’attelage hétéroclite des assaillants, une parodie de thriller, à la façon des frères Coen. La seconde option est plus proche du produit fini.
Assaut est l’œuvre d’un jeune réalisateur kazakh qui a déjà signé une quinzaine de longs métrages dont deux sont sortis en France : La Tendre Indifférence du monde en 2018 et A Dark-Dark Man en 2020. Ses films peuvent se lire comme des chroniques sociales. Il y dénonce à fleurets mouchetés la corruption qui sévit dans son pays. Mais ce sont avant tout des variations sur des genres très normés : la romance pour La Tendre Indifférence, le film noir pour A Dark-Dark Man et cet Assaut.
Si la joyeuse bande de pieds nickelés réunis pour lancer l’assaut prête à sourire, Adilkhan Yerzhanov ne réussit pas à cacher la désinvolture avec laquelle il a écrit son scénario, rempli d’ellipses incompréhensibles qui lui font vite perdre tout intérêt.