A Dark-Dark Man ★☆☆☆

Dans l’immense plaine kazakhe, au milieu de nulle part, un jeune garçon est violé et tué. La police corrompue maquille les lieux du crime et inculpe un benêt. C’est à Bekzat, un jeune policier fraîchement émoulu, qu’il incombera de faire disparaître l’inculpé comme avaient disparu dans des circonstances tout aussi fumeuses les précédents accusés de crimes similaires.
Mais l’arrivée d’Ariana, une belle journaliste, va perturber cette mécanique bien rodée et obliger Bekzat à une impossible rédemption.

Né en 1982, originaire de Karaganda dans le centre du Kazakhstan, Adilkah Yerzhanov a déjà tourné neuf longs métrages. A Dark, Dark Man est le deuxième sorti en France. Le premier, La Tendre Indifférence du monde, avait été sélectionné dans la section Un certain regard à Cannes en 2018.

La Tendre Indifférence du monde racontait une histoire d’amour impossible. Avec A Dark, Dark man, Yerzhanov change de registre. Il tourne un film noir sous le soleil froid de la steppe kazakhe. Son ironie muette rappelle Kaurismäki, la violence décomplexée de ses porte-flingues Kitano. La sublime Dinara Baktybaeva, une star au Kazakhstan, déjà remarquée dans La Tendre Indifférence… porte le même trench-coat que les héros du Samouraï de Melville.

Malheureusement, l’intrigue minimaliste de A Dark, Dark Man a tôt fait de lasser le spectateur. L’évolution intérieure de son héros est lourdement prévisible. La sophistication des cadrages vire vite au maniérisme. Aussi exotique soit-il, A Dark, Dark Man n’est pas plaisant, il est complaisant.

La bande-annonce

2 commentaires sur “A Dark-Dark Man ★☆☆☆

  1. J’ai trouvé ce film très beau: la « sophistication » du cadrage est intensément poétique et inventive et participe d’un rythme lent qui nous place hors du temps; Bekzat n’est pas un novice, il est le fossoyeur des précédents cadavres, mais l’apparition irréelle et improbable d’Ariana, figure d’amour et de rédemption, l’amènera presque à son insu à parcourir un chemin intérieur bien difficile à prévoir…

    • Vous n’avez pas tort
      Ce film est très « beau »
      Mais je suis hélas resté étranger à l’histoire qu’il raconte

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