La Voix humaine : Une femme (Tilda Swinton) est cloîtrée chez elle depuis trois jours et n’en est sortie que pour acheter une hache. Elle attend, avec comme seule compagnie celle de son chien, l’appel de son amant qui va lui annoncer leur rupture. Ce long échange téléphonique la plongera dans la folie.
Strange Way of Life : Silva (Pedro Pascal) est un vieux cowboy qui, après une longue séparation, retrouve Jake (Ethan Hawke). Les deux hommes vécurent ensemble pendant deux mois une folle passion amoureuse durant leur jeunesse. Ils passent la nuit ensemble. Mais, au réveil, Silva révèle à Jake le motif réel de leurs retrouvailles.
La Voix humaine et Strange Way of Life sont deux moyens-métrages de trente minutes chacun environ qu’un distributeur français a eu l’idée de sortir en salles ensemble. L’idée n’est pas si bête puisqu’elle m’a séduite, comme d’autres afficionados d’Almodóvar, frustrés par la production au compte-gouttes de ses longs (le dernier, Madres Paralelas, est sorti en décembre 2021 et le précédent, Douleur et gloire, en mai 2019) et par la disette de l’actualité cinématographique en cette mi-août.
Mais le produit marketing, s’il réussit à attirer quelques gogos, est franchement décevant sinon malhonnête. Deux moyens métrages sont présentés d’une durée totale d’une heure à peine et qui n’ont guère de points communs sinon qu’on y reconnaît immédiatement la patte du maestro espagnol : décors aux couleurs clinquantes et héroïne hitchcockienne dans La Voix humaine – librement inspiré d’une pièce de Cocteau – esthétique queer et romance gay dans Strange Way of Life.
Devant Strange Way of Life, on a un peu l’impression de regarder une pub pour Yves Saint Laurent. C’est d’ailleurs quasiment le cas, le film ayant été coproduit par Anthony Vaccarello, le directeur artistique de la maison YSL, qui en a dessiné les costumes.
Ne ratez pas le superbe générique de La Voix humaine. Mais méfiez-vous néanmoins d’un film dont la plus grande qualité est son générique.