Sans passé politique, sans réputation sinon celle d’un économiste bardé de diplômes, Pierre-Henry Mercier (Albert Dupontel) est le candidat surprise à la prochaine élection présidentielle. Mademoiselle Pove (Cécile de France), placardée par sa chaîne pour son franc-parler, est chargée à la dernière minute de suivre sa campagne. Avec l’aide de son caméraman (Nicolas Marié), elle a tôt fait de découvrir que le candidat cache un secret.
J’adore Albert Dupontel, son tempo rebondissant, ses doux dingues. Son cinéma m’a tapé dans l’œil depuis son premier film, Bernie, en 1996. Adieu les cons est le film de l’année 2020 que j’ai préféré et rien ne m’a fait tant plaisir que son succès public et la pluie de Césars qui l’a récompensé (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur scénario original).
Aussi j’attendais avec beaucoup d’impatience son film suivant et étais tout faraud d’avoir déniché des places pour une avant-première. J’y ai retrouvé les mêmes ingrédients que dans ses films précédents : un sujet original, des acteurs euphorisants, Albert Dupontel en tête, quelques répliques qui font mouche et que la bande-annonce a la bonne idée de ne pas spoiler (Pagnol et ses sources m’a bien fait rire !).
La recette du succès des films de Dupontel repose dans un équilibre instable, dans une surenchère bluffante. Il s’en faut de peu pour que le navire prenne l’eau. Adieu les cons aurait pu être une navrante bluette. Second Tour hélas, à force de trop en faire, fait naufrage. La grinçante satire promise du monde politique et de ses compromissions se dévoie en brûlot populiste lesté de quelques idées écolo à la mode sur les néonicotinoïdes et le glyphosate. Son scénario lourdingue est ultra-prévisible. L’irritation gagne et l’emporte bientôt sur le rire.
On est d’autant plus déçu qu’on aimait Dupontel et qu’on attendait tellement de son nouveau film alléchant.