Nous, les Leroy ★★☆☆

Sandrine (Charlotte Gainsbourg) et Christophe Leroy (José Garcia) forment un couple uni depuis une vingtaine d’années. Ils ont deux enfants, Bastien et Loreleï. Mais les défauts de Christophe sont venus à bout de l’amour de Sandrine qui décide de divorcer. Refusant l’éclatement de sa famille, Christophe souhaite emmener sa femme et ses enfants pour un week-end de la dernière chance.

Je ne serais pas aller voir Nous, les Leroy, sorti déjà depuis plus d’un mois, s’il n’avait emporté un si grand succès au box-office. Ce n’est pas Intouchables. 500 000 entrées à peine. Mais en ces temps de disette cinématographique et de domination quasi absolue de franchises américaines (La Planète des singes, Kung Fu Panda, SOS Fantômes…), le succès de ce petit film m’interrogeait.

Nous, les Leroy a un thème déjà souvent visité : la séparation des parents, vue notamment à travers le regard de leurs enfants. Ce thème rebattu est alternativement traité de deux façons fort différentes : la tragédie (Kramer vs. Kramer) ou la comédie (Madame Doubtfire). Avec un certain talent, Florent Bernard décide de jouer sur les deux tableaux : Nous, les Leroy est une comédie sur un thème triste, une tragédie traitée avec humour.

Le week-end familial, qui tente à chacune de ses étapes de raviver l’amour brisé mais y échoue systématiquement (sans quoi le film serait terminé), est émaillé d’épisodes comiques pour lesquels Florent Bernard a rameuté quelques-uns des humoristes les plus drôles du moment : Sébastien Chassagne, en caricaturiste mal aimable, Adrien Ménielle, en patron de restaurant déjanté, Simon Astier, en gendarme compréhensif….

Le sujet du film invitait au road-movie et à l’accumulation de cartes postales dans les coins les plus photogéniques. Mais étonnamment, Nous, les Leroy ne prend pas ce parti là. Il nous invite plutôt à une plongée dans la « France périphérique », dans ses banlieues anomiques et ses zones commerciales sans âme, façon Delépine & Kervern. Christophe en effet veut ramener sa famille dans les lieux où s’est écrite son histoire. Mais ce retour aux sources, dans le premier appartement qu’ils ont partagé, dans le restaurant où Christophe a fait sa demande en mariage, s’avère vite frustrant sinon glauque.

Alors, pourquoi ce succès ? Je me pose encore la question. Le thème du film touche un très large public. La façon douce-amère de le traiter n’est pas trop traumatisante au point de faire office de repoussoir. Nous, les Leroy peut revendiquer le label de feel-good movie aujourd’hui si convoité.
Et qu’en ai-je pensé au fond ? Pas beaucoup de bien ; mais pas si grand mal non plus. Nous, les Leroy est un film gentillet, qui peut se regarder agréablement dans son canapé, en famille (!) le dimanche soir sur TF1.

La bande-annonce

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