Eva vit seule à Bruxelles. Elle fuit sa sœur qui s’inquiète de son état et repousse les avances du photographe auprès duquel elle travaille. Elle décide de retourner dans son village natal où se tient une célébration. Dans le coffre de sa voiture, elle embarque un bloc de glace.
Débâcle est le premier film de Veerle Baetens, une actrice belge devenue célèbre grâce à son rôle dans Alabama Monroe (2013). Elle passe derrière la caméra pour adapter le livre à succès de Lize Spit sorti en 2011. Débâcle vient de recevoir le prix du meilleur film flamand à la dernière cérémonie des Magritte.
Débâcle joue sur deux temporalités : d’une part le retour au pays natal d’Eva adulte, d’autre part les souvenirs qui reviennent par bribes de son adolescence, l’époque où elle formait avec Tim et Laurens un trio indissoluble. En évoquant la mort accidentelle du frère aîné de Tim, l’intrigue nous entraîne sur une fausse piste. On imagine un temps que les circonstances de cette mort tragique constitueront la clé du film. Mais il n’en est rien. L’histoire de ces adolescents prend une autre bifurcation, dans laquelle une énigme racontée par Eva jouera un rôle crucial.
Tout bien considéré, le sujet de Débâcle se résume à pas grand-chose. C’est peut-être la faiblesse principale du film. Mais le talent des scénaristes et de la réalisatrice est de faire lentement monter la pression. Tout l’intérêt de Débâcle résidant dans ce lent dévoilement, la critique est condamnée à se taire. Tout au plus peut-elle dire qu’il y est question de l’amitié qui unit des enfants aussi bien que de la violence qu’ils sont capables de s’infliger et des traces indélébiles que ces traumatismes laissent.
La fin de Débâcle est glaçante. Mais j’en ai déjà trop dit.