Pompo est une productrice qui a hérité de son grand-père la passion du cinéma. Hélas, elle ne produit guère que des séries B sans âme. Elle a toutefois écrit un scénario plus personnel, mettant en scène un vieux chef d’orchestre qui retrouve l’inspiration dans une retraite bucolique au contact d’une jeune paysanne. Pompo décide d’en confier la réalisation à son assistant, le jeune Gene, qui n’a aucune expérience mais a la passion du cinéma chevillée au corps. Pour le rôle principal, elle convainc une vieille star, ami de son grand-père. Et pour la jeune ingénue, elle recrute une inconnue dont Gene tombe instantanément amoureux.
Pompo The Cinephile est un anime, un film d’animation inspiré d’un manga japonais. C’est un genre qui a ses fans et qui est loin de ma zone de confort, qui se situe plutôt du côté des longs plans fixes ouzbeks en noir et blanc et sans dialogue que des pyrotechnies colorées japonaises entrecoupées d’onomatopées roucoulantes. Mais, de sa zone de confort, il faut savoir sortir pour découvrir d’autres genres qui se révèlent stimulants.
Il y a quelques mois, était sorti en France Blue Giant, un anime japonais qui racontait le parcours d’un jeune jazzman plein d’ambition. Cet anime là lui ressemble, par sa forme bien sûr mais par son thème aussi. Il s’agit dans les deux cas de décrire le travail sans concession de deux jeunes artistes prêts à tout pour réaliser leurs rêves.
Car le vrai héros de Pompo n’est pas la productrice, Pompo, mais son assistant, Gene. C’est à lui que le spectateur s’identifie. C’est avec lui qu’il partage l’angoisse et l’excitation de son premier tournage avant de plonger dans les affres du montage et de ses longues nuits sans sommeil d’un travail sans cesse remis sur le métier.
Pompo a une vertu rare : il raconte par le menu l’élaboration d’un film, depuis l’écriture de son scénario, le recrutement de ses acteurs, son tournage proprement dit, jusqu’à son montage enfin, la partie la plus douloureuse durant laquelle il faut sacrifier des heures de rushes pour aller à l’essentiel. Pompo n’est pas exempt d’une certaine naïveté. Mais il n’en reste pas moins un film original sur le cinéma et sa fabrication.