Une soirée techno à Paris. Les corps lâchent prise et se frôlent au son pulsatif de la musique électronique. Des substances s’échangent ; des rails de coke, coupés au pass Navigo, se sniffent. Félicie (Louise Chevillotte), en pleine rupture amoureuse, fait la rencontre de Saïd (Majd Mastouria), un chauffeur VTC, et lui propose de finir la soirée chez elle.
Comment filmer la danse ? comment filmer la transe ? Anthony Lapia tenait un beau sujet. Gaspar Noé l’avait approché dans Climax. Mais hélas il le gâche. Par manque de moyens : la dizaine de figurants recrutés pour le film peinent à donner l’illusion d’une rave party. Par manque d’ambitions : le scénario abandonne bien vite le dance floor pour se replier dans le studio de Félicie et y filmer un banal face-à-face.
Leurs dialogues sont caricaturaux et risibles. Le patronyme et la profession de Félicie – elle vient de passer le barreau – sont censés la caractériser : c’est une fille de la bourgeoisie qui a appris à s’accomoder cyniquement du « système » même si elle en récuse les règles in petto. Saïd est aussi grossièrement caricaturé : maghrébin, conducteur de VTC, révolté, il est prêt à tout casser pour laisser exploser sa colère.
After aurait pu se borner à filmer les corps. Sa durée réduite l’y aurait autorisé. Il y aurait eu beaucoup à en dire, beaucoup à en montrer. Mais comme son titre l’annonçait, After s’intéresse à ce qui vient après qui est hélas puissamment dépourvu d’intérêt.