Les Femmes au balcon ★★☆☆

La canicule réunit trois femmes dans un appartement marseillais : Elise (Noémie Merlant), une actrice qui tente de mettre un terme à la relation toxique qu’elle entretient avec un avocat, Nicole (Sanda Codreanu), une écrivaine en herbe qui peine à écrire son premier roman et Ruby (Souheila Yacoub), une cam girl délurée.

Noémie Merlant a le vent en poupe. Depuis son second rôle dans Portrait de la jeune fille en feu (2019), la trentenaire, à l’aise dans tous les registres (elle est hilarante dans L’Innocent), est devenue une star. Elle utilise sa notoriété pour défendre la cause des femmes à l’ère post #MeToo – ou peut-être sa notoriété procède-t-elle en partie de son engagement féministe. C’est le cas dans cette « comédie horrifique », aux frontières de la comédie et de l’horreur, qui constitue une charge en règle contre le patriarcat et un passage en revue (trop ?) systématique de tous les sujets féministes dans l’air du temps : la masculinité toxique, la sororité libératrice, la nudité décomplexée, les violences domestiques, conjugales et gynécologiques, l’avortement, l’aérophagie (sic)…

Les Femmes au balcon commence par un meurtre : celui, par la voisine du dessus, de son mari violent et abusif. On pense alors, au vu de l’affiche notamment, que le film tournera autour de ce meurtre, de  la dissimulation du cadavre, de l’enquête policière qui essaiera d’élucider cette disparition. Mais c’est une fausse piste. Les trois femmes à leur balcon regardent droit devant elles, de l’autre côté de la rue, un superbe Adonis qui se pavane torse nu sur le sien. Les numéros de portable sitôt échangés, elles se retrouvent quelques textos plus tard chez le séduisant Dom Juan, photographe de son métier qui propose à Ruby de prendre la pose. On n’en dira pas plus…

Depuis sa sortie la semaine dernière, je lis sur ce film des critiques assassines. Il ne les mérite pas. Si je les partageais, je craindrais qu’on en rende responsable mes préjugés de vieux mâle anti-woke cisgenre, pas assez déconstruit. Fort heureusement, sans avoir à justifier d’où je parle, j’ai trouvé plusieurs qualités à ce film. Une intrigue au parfum hitchcockien (le long travelling qui ouvre le film nous fait penser à Fenêtre sur cour), des décors almodovariens (même si on préfèrera toujours l’orginal – La Chambre d’à côté qui sort le 8 janvier et que j’ai eu la chance de voir en avant-première en présence du réalisateur – à la copie) et trois actrices réjouissantes (mention spéciale à Souheila Yacoub dont je ne comprends pas pourquoi elle ne perce pas).

La bande-annonce

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