Lesia est une adolescente corse élevée par sa tante. Sa mère est morte ; son père est un chef de bande en cavale qui, entouré des siens, joue au chat et à la souris avec la police et avec les clans qui lui sont hostiles. Éperdument attachés l’un à l’autre, Lesia et son père réussissent à voler à la vendetta quelques instants d’intimité ensemble.
La Corse est décidément à l’honneur cette année : Borgo en avril, À son image en septembre et Le Royaume le mois dernier. À chaque fois, que le film soit réalisé par un pinzutu comme Stéphane Demoustier ou par un autochtone comme Thierry de Peretti (qui portait à l’écran un roman de Jérôme Ferrari) ou Julien Colonna, la réussite est au rendez-vous
Le Royaume est un film largement autobiographique. Julien Colonna est en effet le fils de Jean-Jé Colonna, un des grands parrains corses décédé en 2006. Il a eu une idée de génie en faisant de son héros une héroïne et en trouvant grâce à un casting sauvage à la fois Ghjuvanna Benedetti, élève en école d’infirmerie, pour interpréter sa fille et Saveriu Santucci, guide sur le GR20, pour interpréter son père. Celui-ci a une trogne incroyable : visage immense, crâne chauve, oreilles en chou-fleur.
L’histoire du Royaume est racontée par les yeux de la jeune fille. Elle est confuse. Et cette confusion est captivante. Pendant la première demi-heure, on ne comprend pas les liens de parenté qui unissent Lesia à sa tante, à son père. Pas plus qu’on ne comprend les raisons que le patriarche a de se cacher, ni les motifs qui l’ont conduit à cette interminable cavale et à cette sanglante vendetta. Tout s’éclaire lors d’un long monologue très émouvant quoiqu’un brin trop sentencieux.
Le Royaume aurait pu se terminer cinq minutes plus tôt. Il se clôt par une postface dont l’utilité interroge : le leste-t-elle d’une conclusion inutile ? ou lui confère-t-elle au contraire une dimension plus épique encore ?
À la fin des années 90, la jeune Nevenka Fernandez se laisse convaincre de rejoindre la liste électorale menée par Ismael Alvarez, le maire sortant de la ville de Ponferrada, dans la province du Leon, dans le nord-ouest de l’Espagne. Sitôt réélu, le maire tout-puissant lui confie la délégation des finances. L’édile, de plus en plus pressant, la courtise et la jeune femme cède à ses avances. Mais quand elle décide enfin de rompre leur liaison, sa vie devient un enfer.
Le pape meurt brutalement. Doyen du collège, le cardinal Lawrence (Ralph Fiennes) est chargé de l’organisation du conclave qui élira son successeur. Les cardinaux sont logés dans la résidence Sainte-Marthe, dans l’enceinte de la cité vaticane. Quelques favoris se dessinent – l’ultraconservateur Tedesco (Sergio Castellitto), le libéral Bellini (Stanley Tucci), le Nigérian Ayedemi qui pourrait être le premier Pape de couleur – et un participant de dernière minute, l’évêque de Kaboul, nommé in pectore par le défunt pontife, s’invite.
Deux amies, à peine sorties de l’adolescence, Jessica (Megan Northam découverte dans
L’oeuvre de Leni Riefenstahl (1902-2003) sent le soufre. La réalisatrice du Triomphe de la volonté (1935) et des Dieux du stade (1938) s’est vu reprocher de s’être fait la propagandiste complaisante du régime nazi. Toute sa vie durant, elle s’est défendue en affirmant qu’elle ne s’intéressait qu’à l’art, pas à la politique. Le documentariste allemand Andres Veiel a eu accès aux 700 cartons de ses archives. Il instruit son procès.
Basel Adra, un activiste palestinien, est né et a grandi au sud de la Cisjordanie dans un petit village bédouin de la zone C, Masafer Yatta, sous le coup d’un arrêté d’expulsion. Épaulé par Yuval Abraham, un journaliste israélien arabophone, il a documenté de 2019 à 2023 la destruction de son village par l’armée israélienne, s’appuyant sur un jugement de la Cour suprême israélienne pour en déloger ses habitants et y créer un camp militaire.
Anthony (Paul Kircher) a quatorze ans. L’été s’étire interminablement à Haillange (sic), une petite ville de Moselle frappée par la désindustrialisation. Pour échapper à un père alcoolique (Gilles Lellouche) et à une mère désabusée (Ludivine Sagnier), Anthony traîne avec son cousin, tombe amoureux de Stéphanie (Angelina Woreth), pique la vieille moto de son père pour la suivre en soirée, se frite avec Hacine (Sayyid El Alami), un voyou d’une cité HLM.
En 2055, Steevyshady (Bilal Hassani, le représentant drag de la France au concours Eurovision 2019) raconte la longue et toxique histoire d’amour qui, pendant un demi-siècle a réuni, Mimi Madamour (Luiza Aura), une jeune starlette révélée par un concours de chant télévisé, et Billie Kohler (Gia Ventura) une icône punk.
Joseph Cross (Vincent Lindon) dirige un chantier de BTP en cours d’achèvement. Mais après avoir reçu un coup de téléphone, il le quitte à la hâte pour rouler jusqu’à Paris. Dans sa voiture, muni de son seul téléphone sans fil, il expliquera à ses collègues et à ses proches la raison de son choix.