Deux documentaires de Guillaume Brac sont présentés à la suite l’un de l’autre. Le premier, un long métrage d’une heure à peine, a pour cadre un internat drômois et pour sujets des élèves de terminale. Le second, un moyen métrage d’une demi-heure, tournée une année plus tôt, a pour héroïnes deux amies lycéennes à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais.
Guillaume Brac s’est fait connaître au début des années 2010 avec Un homme sans femmes, qui a lancé la carrière de Vincent Macaigne et de Laure Calamy. Il devient, avec Antonin Peretjatko, Sebastien Beitbeder et Justine Triet, l’un des représentants de la Nouvelle nouvelle vague française. Mais il a depuis tracé une voie originale, à cheval sur le documentaire et la fiction.
Ces deux documentaires en portent le témoignage qui auraient aussi bien pu être des œuvres de fiction, comme À l’abordage, l’une de ses précédentes réalisations, aurait aussi bien pu être un documentaire. Il y est question de l’adolescence, du lycée, des amitiés qu’on y noue, des choix qu’on y fait sans toujours en être conscients.
La tentation est grande pour moi de dire que ce n’est pas la première fois. On ne compte plus les documentaires ou les œuvres de fiction qui suivent, pendant quelques semaines ou pendant quelques mois, des lycéens à un moment charnière de leurs vies. Je cite souvent Chante ton bac d’abord, sorti fin 2014, qui m’avait particulièrement séduit ; mais on pourrait en citer d’autres : Château rouge, La Générale, Allons enfants…
Et la tentation est plus grande encore que la façon dont Guillaume Brac se saisit de ce sujet-là n’est pas particulièrement novatrice. Mais il le fait avec une telle pudeur, avec une telle intelligence – qui rappellent la caméra bienveillante de Nicolas Philibert dans la trilogie qu’il vient de consacrer à l’hôpital psychiatrique et à ses patients – qu’on ne peut qu’être séduit par ces deux documentaires empathiques