The Shameless ★☆☆☆

Renuka (Anasuya Sengupta, prix d’interprétation féminine dans la section Un certain regard à Cannes l’an dernier) est prostituée. Elle quitte Delhi après y avoir assassiné l’un de ses clients. Elle se réfugie dans une ville du Madhya Pradesh. Son chemin y croise celui d’une jeune adolescente, Devika, élevée par sa mère et sa grand-mère dans une communauté devadasi et vouée à céder au meilleur prix sa virginité.

The Shameless est né du désir de son réalisateur, Konstantin Bojanov, de tourner un documentaire en Inde, inspiré d’un essai de William Darlymple, Neuf vies, à la recherche du sacré dans l’Inde. Y étaient dressés les portraits de neuf hommes et femmes de foi dans l’Inde contemporaine. Finalement, Bojanov a resserré la focale sur deux seulement, une prostituée meurtrière, lointaine cousine d’Aileen Wuornos qui avait inspiré Monster avec Charlize Theron, et une jeune vierge.

Le film n’est pas un documentaire mais un néo film noir, plein de bruit et de fureur, qui louche du côté des yakusas japonais, des mafieux new yorkais de Martin Scorsese ou de James Gray ou du diptyque indien Les Gangs de Wasseypur. Il y a deux semaines à peine sortait Little Jaffna qui se déroulait à Paris et explorait la même veine avec autant sinon plus de talent.

Ce genre-là met l’eau à la bouche. Mais hélas, The Shameless à force de trop charger la barque finit par la faire sombrer. On y évoque en vrac la prostitution, la corruption de la police et des hommes politiques, le poids du patriarcat, l’homosexualité féminine, la drogue, la pédophilie…. Et tous ces thèmes servent de toile de fond à un scénario hélas tristement prévisible dont on sait par avance qu’il se terminera mal.

La bande-annonce

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