Chaque année à Fillols, dans la Catalogne française, au pied du Canigou, se tient pendant cinq jours de rang une fête votive, la Festa major. Elle réunit tous les habitants du village. Le documentariste Jean-Baptiste Alazard en a filmé les longs préparatifs et le déroulement dionysiaque.
Rarement affiche de film aura été mieux choisie que celle de Festa major. La folle bacchanale peinte par Brueghel (?) rappelle en effet l’ambiance carnavalesque de la Festa major, dans ses couleurs, dans sa liesse débordante, dans son renversement des valeurs et de l’ordre établi.
Ce documentaire aurait pu être historique (il l’est un peu en évoquant les premières éditions de la Festa major au début du siècle dernier et celles dont les anciens perpétuent la mémoire), sociologique (on ne saura rien de l’activité principale des organisateurs de la fête et de ses participants), anthropologique (quel rôle cette fête joue-t-elle dans la vie du village et de ses habitants ?). Il n’est rien de tout cela et c’est d’ailleurs dommage. On aurait aimé avoir les réponses à ces questions-là. On se contentera donc – mais c’est déjà pas mal – d’une plongée sensorielle dans un événement qui joue sur deux cordes sensibles : le collectif et le lâcher-prise. Et il a la modestie de le faire en une heure et huit minutes à peine.