Un agent secret à la retraite (Fabio Testi) finit ses jours dans un palace italien au bord de la mer. La disparition de sa voisine de chambre fait resurgir ses vieux démons. Il se remémore ses missions passées et son combat avec la mystérieuse Serpentik.
Hélène Cattet et Bruno Farzani forment un duo à part dans le cinéma français. Français ou peut-être belge car c’est en Belgique que les deux étudiants en école de cinéma se sont rencontrés au début des années 2000, vivent et travaillent aujourd’hui. Leurs films – Reflet… est leur quatrième long – sont des prouesses visuelles à l’esthétique immédiatement reconnaissable. En témoignent les affiches rétro des trois précédents.
Voilà la critique que je faisais de leur film précédent, sorti en 2017, adapté d’un polar de Jean-Patrick Manchette : « Laissez bronzer les cadavres est une accumulation hyper stylisée de plans saisissants de beauté. Pris isolément, chacun est une merveille. Mais montés ensemble, ils ne font guère sens. Si bien qu’après une demi-heure où l’on s’extasie devant tant d’originalité formelle, on s’ennuie ferme et on perd tout intérêt à ce jeu de massacre où s’empilent métronomiquement les cadavres. »
Je pourrais la réécrire à l’identique. Cattet & Farzani font avec les films de James Bond ce qu’ils avaient fait précédemment dans Laissez tomber les cadavres avec les romans noirs : utiliser un genre essoré, le tordre, le briser et le réinventer à leur façon. L’entreprise n’est pas inintéressante. On imagine les débats qu’elle susciterait parmi les étudiants d’une promotion de la Fémis. Mais le résultat pourtant diablement imaginatif laisse sur le bord du chemin le spectateur qui, bien penaud, comme celui de Laissez tomber les cadavres, se sent un peu oublié.