Perla ★★☆☆

Au début des années 80, Perla vit à Vienne, élève seule sa fille, bientôt adolescente et essaie non sans mal d’exposer ses toiles. Elle fait la connaissance de Josef, qui quitte pour elle sa femme et file avec elle le parfait amour.
Mais on découvre lentement le lourd passé que cache Perla. Une dizaine d’années plus tôt, ne souffrant plus le régime communiste, elle a quitté la Tchécoslovaquie dans des circonstances dramatiques. Elle a laissé derrière elle son conjoint, Andrej, le père de Julia. Jusqu’au jour où Andrej retrouve sa trace et lui demande de revenir en Tchécoslovaquie.

La réalisatrice Alexandra Makarová dit avoir puisé dans l’histoire de sa mère et de sa grand-mère pour écrire ce scénario. Il a la texture amère des films consacrés aux anciennes démocraties populaires, à leur surveillance policière, à leurs hivers interminables, à leurs conditions de vie misérables : Good Bye, Lenin !, La Vie des autres, Barbara

Perla est donc un film politique sur l’Europe de l’Est et sur le régime dictatorial qui y régna jusqu’à la chute du Mur. Mais il ne se résume pas à cette seule dimension. C’est surtout un drame intimiste sur une femme, déchirée entre son présent en Autriche avec Josef et son passé en Slovaquie avec Andrej. Rebeka Poláková est impeccable dans le rôle-titre.

On pourrait déduire de son titre et de son affiche que Perla en est le seul caractère et que toute l’intrigue  du film tourne autour d’elle. Ce serait oublier le rôle joué par sa fille. Même si l’histoire n’est pas racontée à travers ses yeux, c’est son point de vue qui donne au film un relief qui lui aurait sinon fait défaut. Elle aime sa mère, a un besoin viscéral de son amour, autant qu’elle la juge et lui reproche ses choix.

La bande-annonce

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