My Stolen Planet ★★☆☆

Farahnaz Sharifi est née en 1979 en Iran au moment même de la chute du régime du Shah et de l’arrivée au pouvoir d’une théocratie autoritaire. Elle y a grandi, y a fait des études de cinéma et n’en est partie qu’en 2022 pour l’Allemagne dont elle n’est jamais revenue.  Obsédée par les images, elle en a collecté de toutes sortes, des photos, des films Super 8 tournés par des familles qui souvent ont pris le chemin de l’exil. Ces images, confisquées par la police et revendues à la sauvette, révèlent « l’autre planète » des Iraniens, celle qui leur a été dérobée et qu’ils habitaient en cachette, dans l’intimité de leurs foyers, loin du regard panoptique des pasdarans.

Son documentaire autobiographique instruit le procès du régime des mollahs et de l’oppression qu’il fait subir aux femmes, étouffées derrière leur tchador. Il évoque les figures courageuses de ce combat : celle oubliée de Homa Darabi, qui s’est immolée par le feu en 1994, après avoir déchiré le foulard qu’elle portait, et celle désormais mondialement connue de Mahsa Amini, dont la mort en septembre 2022, a lancé le mouvement « Femme, Vie, Liberté ».

Oscillant sans cesse entre le particulier et l’universel, entre l’histoire de sa vie privée et la condition féminine en Iran, My Stolen Planet est particulièrement convaincant. Il l’est autrement plus que Lire Lolita à Téhéran qui m’avait tellement déçu. L’accuserait-on d’être tendancieux, on verrait mal ce qu’il y a à dire pour défendre un régime qui bâillonne les femmes, qui appelle au crime, qui distille la haine et qui espérons-le, finira bien un jour par tomber.

La bande-annonce

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