Un jeune couple, Jordan (James Duval) et Amy (Rose McGowan), croise sur sa route un ange diabolique, Xavier (Jonathan Schaech) qui l’entraîne dans un road movie meurtrier.
Les films du réalisateur californien Gregg Araki sont devenus culte. Les cinémas d’art et d’essai les rediffusent régulièrement. Tourné en 1995, The Doom Generation était le deuxième volet de la trilogie de l’apocalypse adolescente (Teenage Apocalypse Trilogy), après Totally Fucked Up (1993) et avant Nowhere (1997), qui dressait le portrait d’une génération nihiliste et bisexuelle.
Un carton placé au début de The Doom Generation annonce ironiquement « Le premier film hétérosexuel de Gregg Araki ». Il n’en est rien, bien évidemment. Le film est plongé dans une ambiance homo-érotique poisseuse. Il peut se lire comme la découverte par Jordan, son héros un peu pataud, de son homosexualité, depuis ses tentatives infructueuses de faire l’amour à Amy jusqu’à la révélation de ses goûts au contact du très sexy Xavier alias X.
The Doom Generation est très daté. Il rappelle les road movies sexy et sanglants des années 90 : True Romance (1993) de Tony Scott ou Tueurs nés (1994) de Oliver Stone, avec des giclées de sang et de sperme pour justifier son interdiction aux moins de seize ans. Télérama exécute le film en deux phrases : « Dialogue dont la crudité finit par provoquer le rire (…) Ce pourrait être intéressant, si ne l’emportait constamment le goût de la provoc pour la provoc ». Pour avoir la dent moins dure, il faut prendre ce film au second degré, sourire à son humour potache, à son nihilisme revendiqué, à ses personnages stéréotypés, à ses outrances tout bien considéré bien anodines.