Bonjour la langue (impromptu) ☆☆☆☆

Charles (Paul Vecchiali), un nonagénaire, voit débarquer à l’improviste chez lui à Draguignan, son fils Jean-Luc (Pascal Cervo) dont il n’avait plus de nouvelles depuis six ans. Les deux hommes dialoguent à bâtons rompus.

Paul Vecchiali est un grand cinéaste français qui a commencé sa carrière au début des années soixante et aura réalisé une trentaine de longs métrages. Il est décédé en janvier 2023, quelques jours à peine après avoir achevé le montage de son dernier film. Aussi le respect dû à sa mémoire devrait-il nous inspirer un peu de mansuétude.

Mais hélas, sorti de ce contexte funéraire, Bonjour la langue ne vaut pas tripette. J’avais déjà eu la dent (très) dure avec son antépénultième film sorti en 2020, Un soupçon d’amour.

Bonjour la langue, dont le titre prend le contre-pied de celui du dernier film de Godard, Adieu au langage, semble être l’ultime désir de cinéma d’un réalisateur que son producteur n’a pas voulu contrarier. Il a été tourné dans le jardin du vieil homme au Plan-de-la-Tour dans le Var. Il n’a pas dû coûter grand-chose : une journée de tournage à peine, deux acteurs (et un troisième qui fait une courte apparition), trois décors, une caméra fixe.

Pascal Cervo donne la réplique au maître. Il fut l’un de ses acteurs fétiches, à l’affiche de plusieurs de ses films. Les deux hommes sont donc liés par une profonde amitié. Mais cela suffit-il à faire un film ? Leur dialogue n’était pas écrit. Il est largement improvisé. Ils se coupent la parole, parlent, parlent, au point de nous donner le tournis. Une révélation ouvre la dernière scène. Le film a la politesse de se terminer au bout d’une heure vingt. C’est sa seule qualité..

La bande-annonce

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