The Chronology of Water ★☆☆☆

Lidia Yuknavitch et sa sœur aînée ont été élevées par un père abusif. Leur mère, alcoolique, ne les a pas protégées. Lidia s’est sauvée par le sport d’abord, pratiquant la natation en compétition, puis par l’écriture qui l’a libérée de ses addictions à l’alcool et à la drogue. Son autobiographie, publiée en 2013, a connu un vif succès.

Kirsten Stewart, devenue célèbre grâce à la saga Twilight, convertie au cinéma d’auteur avec Olivier Assayas (Sils Maria, Personal Shopper), Pablo Larrain (Spencer) ou David Cronenberg (Les Crimes du futur) a décidé de l’adapter. C’est son premier passage derrière la caméra. On comprend pourquoi cette féministe engagée s’est passionnée pour ce témoignage intime et ce qu’elle y a trouvé : la description, volontairement crue, d’un corps féminin qui grandit et qui souffre, de ses humeurs, de ses blessures, de ses grossesses….

Après beaucoup de tâtonnements (elle dit avoir rédigé pas moins de 500 versions du scénario !), Kirsten Stewart a opté pour une narration éclatée, kaléidoscopique où la vie de Lidia nous est racontée par morceaux. Le procédé est moins radical qu’il n’en a l’air ; car la chronologie de la vie de Lidia est globalement respectée. Mais il donne au film un air « arty » de clips vidéo qui devient vite lassant et répétitif. D’autant que le film – sorti en France sous son titre américain alors que le livre avait été traduit « La Mécanique des fluides » – dure inutilement plus de deux heures.

Sans doute la star a-t-elle envisagé d’interpréter elle-même le rôle titre. Elle a eu la lucidité d’y renoncer et d’en confier le soin à Imogen Poots, impeccable.

The Chronology of Water est un livre et un film éprouvants. Il y a quelques mois, sur un sujet très proche, j’avais été enthousiasmé par Sorry, Baby. Je reproche à The Chronology of Water sa radicalité, comme si personne n’avait osé dire à la réalisatrice et co-productrice toute-puissante que ses partis pris desservaient l’œuvre. D’ailleurs, le film, sorti le mois dernier, n’a pas trouvé son public.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *