En juin 1981, Issei Sagawa attire dans sa chambre d’étudiant à Paris une camarade néerlandaise, la tue d’un coup de fusil à bout portant puis découpe et cuisine sa chair morte. Trois jours plus tard, il sera arrêté après avoir maladroitement tenté de se débarrasser de ses restes humains dans deux lourdes valises au bois de Boulogne.
Expertisé par un collège de psychiatres, il est déclaré pénalement irresponsable. La justice prononce un non-lieu. Il est d’abord interné à l’Unité pour malades difficiles de Villejuif puis transféré au Japon et rendu à la vie civile en 1984.
Dans l’impossibilité de cacher à ses employeurs son lourd passé, il décide d’en faire le commerce. Il publie des mangas qui décrivent avec complaisance son crime et les fantasmes de cannibalisme qui continuent à l’habiter ; il tourne dans des films pornographiques ; il passe régulièrement à la télévision pour commenter des affaires criminelles ou faire la publicité d’une chaîne de restaurant de viande.
Il y a deux façons d’aborder Caniba. La première est d’avoir lu ce qui précède, d’être informé de l’affaire du « cannibale japonais » et d’espérer comprendre les ressorts de son comportement monstrueux. La seconde est de n’en rien savoir, d’arriver vierge de tout préjugé et de toute information dans la salle, et de découvrir, un peu éberlué, filmé en très gros plan, en de longues séquences immobiles, le visage glabre d’un vieillard grabataire, qui ne survit guère que par les bons soins d’un frère, au moins aussi psychotique que lui, et d’une infirmière en cosplay.
Dans un cas comme dans l’autre, on sera déçu voire furieux. Certes, le travail tout en finesse de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, dont on avait déjà admiré l’étonnant Leviathan, tourné dans un chalutier de haute mer, sans un dialogue, est d’une autre facture qu’un vulgaire épisode de Faites entrer l’accusé. Ici, pas de flashbacks à l’emporte-pièces, pas de coups de théâtre faussement dramatiques. Mais d’interminables plans fixes filmés au plus près du visage de Sagawa – et de sa bouche qui s’ouvre pour manger un morceau de chocolat. Pourquoi ce parti pris ? pour nous faire ressentir l’humanité d’un monstre qui n’en est pas moins homme ? ou la monstruosité d’un homme emporté dans ses délires psychotiques, qui a commis l’acte le plus tabou qui soit et qui, loin de s’en excuser, le revendique ?
Caniba déçoit car il n’explique rien. Il ne nous dit rien des causes de ce comportement – que les médecins ont attribué à l’encéphalite dont Sagawa fut atteint dans sa prime enfance, de sa constitution chétive et de sa mère qui le forçait à manger de la viande pour se ragaillardir.
Mais, pire, Caniba choque par la complaisance avec laquelle les documentaristes filment Sagawa. Ils s’en défendent dans un carton que l’on ne lira qu’à condition de rester jusqu’à la fin du générique. « Caniba ne justifie ni ne légitime les actes de Issei Sagawa ». La phrase sonne comme un aveu caché : quand bien même les réalisateurs n’avaient nullement le projet de cautionner Sagawa, leur maladresse donne parfois cette impression dérangeante.
Touko Laaksonen est devenu mondialement célèbre dans les années soixante-dix par ses dessins homo-érotiques. Il a inventé un univers fétichiste de chair et de cuir, hyper viril et hyper sexué, qui a durablement influencé l’iconographie gay. Tom of Finland raconte sa vie depuis la Seconde Guerre mondiale où il a combattu les Russes jusqu’à l’épidémie du Sida dans les années quatre-vingts.
Une impératrice soi-disant vierge (Catherine Mouchet) et un docteur cardiaque (Antonio Fagundes) ont un fils, Fred (Rafael Lozano), qui, à la mort de son père, décide avec son héritage d’acheter un cirque à Beatriz (Bruna Linzmeyer), la femme qu’il aime. Charlotte (Marina Provenzzano), la fille de Fred et de Béatriz, mariée à un Français volage, Jean Paul (Vincent Cassel), a deux jumeaux, Oto (Juliano Cazzare) et Clara (Flora Diegues). Oto tombe sous le charme d’une actrice de cabaret héroïnomane, Lily Braun (Luzia Mariani) dont il a une fille trapéziste, Margarete (Mariana Ximenes) qui veut consacrer sa vie à Dieu. Mais Margarete, contrainte au mariage avec Ludwig (David Ogrodnik), tombe enceinte de deux jumelles après avoir été violée. Tandis que l’entreprise familiale tombe en faillite, Margarete décide de se venger.
Sam (Andrew Garfield) vivote à Los Angeles dans le quartier de Silver Lake. Sur le balcon de l’appartement dont il va être chassé à force de loyers impayés, il observe ses voisins à la jumelle. Il est attiré par Sarah (Riley Keough) qui, après l’avoir invité un soir chez elle, disparaît brusquement. Sam se lance à sa recherche. Il croisera un auteur de comics, le roi des SDF, un compositeur fou, la fille paumée d’un milliardaire…
Dans l’Angleterre encore corsetée par une morale victorienne, Florence et Edward viennent de se marier. Elle est la fille d’un petit industriel conservateur et d’une enseignante en philosophie à Oxford ; il est issu d’un milieu plus modeste. Leur inexpérience – ils sont vierges l’un et l’autre – n’a d’égale que leur fébrilité quand vient leur nuit de noces qu’ils passent dans un hôtel sur la plage de Chesil dans le Dorset.
Bad Lieutenant ressort sur les écrans en version restaurée. Le film a plus d’un quart de siècle et n’a pas si bien vieilli. Il a ce grain épais, ces images tremblées, ce son parasité des films des années quatre-vingts avant l’invention du Dolby Digital et de la SteadyCam.
Henri Charrière dit Papillon a été condamné pour un meurtre qu’il a toujours nié aux travaux forcés à perpétuité en 1931. Déporté en 1933 en Guyane, il réussit à s’évader en 1944.
Accusé d’adultère, Atli est mis à la porte de chez lui par sa femme. Il retourne s’installer chez ses parents vieillissants, qui ne se remettent pas de la disparition mystérieuse de son frère aîné. Un arbre dans leur jardin fait de l’ombre à celui de leurs voisins. La querelle bientôt s’envenime.
Christian est embauché comme manutentionnaire dans un supermarché. Bruno, le chef du rayon des boissons, prend en charge sa formation. Marion travaille au rayon confiseries. Christian s’en rapproche vite.