
En Haute-Marne, à Saint-Dizier, une ville écrasée par le chômage et l’ennui, Mika (Paul Kircher), Daniel (Idir Azougli) et Tony (Salif Cissé) forment un trio inséparable. Après une soirée de beuverie qui tourne mal, Mika et Daniel sont rattrapés par la Justice. Ils ont six mois, d’ici l’audience de leur procès, pour s’amender et, s’agissant de Daniel, pour soigner la cirrhose qui le ronge. Grâce à Tony, le duo trouve à s’employer sur un site d’enfouissement de déchets radioactifs.
Il aura fallu attendre plus de huit ans le nouveau film de Hubert Charuel, le réalisateur de Petit Paysan, succès surprise de l’automne 2017 (550.000 entrées, trois Césars). La surprenante réussite de son premier film a-t-elle inhibé le jeune réalisateur ? Son second est sorti le mois dernier sans guère de publicité. Il n’a pas rencontré son public et est quasiment sorti des écrans après quelques semaines à peine. C’est immérité. Car Météors – un titre à la signification cryptique – a bien des qualités.
La première est, comme Petit Paysan avant lui, de décrire un milieu, ici après la paysannerie la France périphérique, une ville moyenne sans grâce, surplombée par la tour Miko (le glacier y a installé son usine en 1954, aujourd’hui désaffectée) et survolée par les Rafale de la Base aérienne 113.
La deuxième est de diriger un trio d’acteurs d’une étonnante qualité. Même si je ne porte pas Paul Kircher dans mon cœur – je trouve à ce « fils de » un jeu très réduit – force m’est de reconnaître qu’il est parfait dans le rôle de Mika. Comme Salif Cissé, découvert chez Guillaume Brac et qu’on voit de plus en plus souvent dans des rôles d’une admirable diversité (Spectateurs !, Le Répondeur). Mais c’est le nouveau venu Idir Azougli, la casquette à l’envers, le poil au menton, l’accent marseillais, qui leur vole la vedette.
La troisième est un scénario qui évite un écueil très fréquent : se borner à camper des personnages sans les faire vivre. Météors a un début, un milieu, une fin, trois composantes qui pourraient sembler évidentes mais qui ne sont pas toujours au rendez-vous. Il contient son lot de rebondissements qui font avancer l’action et les personnages et maintiennent la tension et l’attention pendant tout le film jusqu’à son dénouement inattendu.
La quatrième, la principale, est le sujet qu’il traite, l’amitié masculine, façon Des souris et des hommes, avec ses pudeurs et son intensité. Aucune romance superflue ne l’en dévie. Il le fait avec humour et avec gravité. Météors réussit à être léger et sérieux à la fois.
L’insuccès de ce film précieux est injuste.

Karine et Jimmy forment un couple uni et aimant. Karine (Virgine Efira) travaille dans une pâtisserie industrielle. Jimmy (Arieh Worthalter) dirige une petite entreprise familiale de transport routier. En couple depuis une vingtaine d’années, ils ont eu un garçon et une fille désormais lycéens l’un et l’autre. Quand éclate fin 2018 le mouvement des Gilets jaunes, Karine en devient l’une des militantes les plus enflammées alors que Jimmy n’y croit pas.




Née en 1999, Gena Marvin a grandi au bord de la mer d’Okhotsk, à Magadan, à plusieurs milliers de kilomètres de la Russie européenne. Elle a été élevée par ses grands-parents, de modestes pêcheurs. Dans la Russie homophobe et conservatrice de Poutine, elle a essayé d’exprimer son mal-être, sa non-binarité dans des performances artistiques audacieuses, se mettant en scène dans des costumes d’une folle excentricité : le crâne et les sourcils entièrement rasés, le visage entièrement grimé, juchée sur des talons plateformes de plusieurs dizaines de centimètres de hauteur, moulée dans des combinaisons en latex. Rejetée par ses grands-parents, exclue de son école d’art à Moscou, Gena manifeste contre l’entrée en guerre de la Russie en 2022 et décide de quitter son pays.
Sol a sept ans. Sa mère la conduit chez son père et chez ses tantes. La maisonnée vibre des préparatifs de la fête qui sera donnée ce soir-là.