Sky Dome 2123 ★☆☆☆

Dans un futur dystopique, en l’an 2123, la Terre, victime d’une impitoyable sécheresse, est devenue inhabitable. Les humains survivent dans quelques rares conurbations sous des dômes artificiels qui les protègent des dérèglements du climat. La survie de l’espèce est toutefois soumise au respect d’une règle impitoyable qui ne connaît aucune dérogation : chaque humain doit accepter le jour de ses cinquante ans de se sacrifier pour être transformé en plante et produire l’oxygène indispensable à ses congénères.
Nora est loin d’avoir atteint cet âge limite. Mais profondément déprimée par la mort prématurée de son fils, elle s’est portée volontaire pour anticiper cette échéance funeste. Quand son mari, Stefan, l’apprend, il décide de tout mettre en œuvre pour la sauver.

Sky Dome 2123 a un titre qui ressemble au pseudo d’un hacker Facebook pornographe. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. C’est un duo hongrois qui est aux manettes de ce film d’animation tourné en rotoscopie (les acteurs sont filmés en prise de vues réelles et redessinés à la main) aux splendides images futuristes. La fascination produite par certains de ses décors est d’ailleurs sa principale qualité.

C’est hélas la seule. Car le suspense qui se crée dans la première demi-heure se perd très vite en chemin de ce road-movie trop long, qui dure près de deux heures, et qui se conclut dans un prêchi-prêcha écolo-panthéiste.

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L’Affaire Vinča Curie ★★☆☆

En 1958, quatre atomistes yougoslaves, gravement irradiés alors qu’ils travaillaient à l’institut Vinča de Belgrade à un projet secret d’arme nucléaire, sont soignés en France par le professeur Mathé (Alexis Manenti) qui les sauvera en pratiquant la première greffe humaine de moelle osseuse.

Ce film serbe est inspiré d’une page méconnue de la guerre froide, à l’époque où la Yougoslavie titiste, en froid avec l’URSS, avait essayé de renforcer son autonomie stratégique en tentant de se doter de l’arme atomique. L’épisode est l’occasion d’un thriller tourné quasiment en huis clos dans l’hôpital francilien où les quatre scientifiques yougoslaves sont soignés en secret.

Son sujet n’est pas tant la bombe atomique que la course contre la montre menée par les médecins français pour soigner les malades irradiés. Le professeur Mathé travaillait sur les leucémies, mais n’avait jamais osé tenter une greffe humaine de moelle osseuse. La réussite de son opération (pardon pour le spoiler) allait permettre à l’avenir de sauver des milliers de leucémiques.

L’Affaire Vinča Curie est un film volontiers austère, qui refuse ostensiblement de céder aux modes du temps. Sa mise en scène rappelle celles du siècle dernier, sans pour autant qu’il s’agisse d’une figure de style ou d’un projet revendiqué. L’Affaire Vinča Curie a ainsi un aspect démodé, has been. Loin de l’handicaper, ce défaut-là le rend d’autant plus attachant.

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Rendez-vous avec Pol Pot ★★☆☆

Nous sommes en 1978 au Cambodge. Trois Français, Alain Cariou, un intellectuel (Grégoire Colin), Lise Delbo, une journaliste (Irène Jacob) et Paul Thomas, un photographe de guerre (Cyril Gueï), sont autorisés à visiter ce pays fermé au monde depuis que les Khmers rouges y ont pris le pouvoir. On leur a fait miroiter un rendez-vous avec Frère n° 1, le leader khmer, ancien compagnon d’études d’Alain.

Depuis qu’il a été prisonnier des Khmers, qu’il s’est réfugié en France, qu’il a étudié à l’Idhec, Rithy Panh, aujourd’hui âgé de soixante ans a tourné quelque vingt films, tous plus ou moins consacrés aux crimes de masse perpétrés par les Khmers rouges entre 1975 et 1979. Il a exploré toutes les formes que le cinéma lui permettait pour mener à bien ce travail de mémoire : le documentaire (S21, la machine de mort khmère rouge, Duch, le maître des forges de l’enfer), la fiction et même les figurines d’argile de L’Image manquante (2013).

Dans son dernier film, Rithy Panh convoque tous ces registres. Il s’est inspiré du livre d’une journaliste américaine du Washington Post, Elizabeth Becker, autorisée à visiter le Kampuchéa démocratique en compagnie de deux compatriotes. Leur voyage, unique en son genre, s’est dramatiquement achevé.

Sévèrement encadré par leur comité d’accueil qui n’entend que leur montrer ce qu’ils veulent et leur cacher la réalité sordide des camps de travail, les trois Occidentaux réagissent chacun à leur façon. L’intellectuel maoïste ne peut pas concevoir que la révolution ait trahi ses idéaux ; le photographe de guerre au contraire n’accepte pas d’être pris en otage d’une entreprise de désinformation ; la journaliste essaie, aussi lucidement que possible, de s’en tenir aux faits.

Rendez-vous avec Pol Pot souffre d’une mise en scène très guindée. Les acteurs, contraints d’incarner des caricatures, sont pris au piège de cette mise en scène hiératique. La musique sans âge renforce l’intemporalité d’un film qui aurait pu, à l’identique, être tourné quarante ans plus tôt.
Pour autant, malgré ses défauts, ce film fait oeuvre utile en dénonçant la « pureté dangereuse » au nom de laquelle le communisme a commis au vingtième siècle des crimes impardonnables.

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Fainéant.es ★★☆☆

Deux amies inséparables, Nina et Djoul, partagent une vie d’errance. Au volant d’un camping-car hors d’âge, elles sillonnent la France au gré de leurs envies et des amitiés qu’elles nouent.

Je me souviens dans les années 90 des premiers films, écorchés vifs, de Karim Dridi : PigalleBye-bye (qui lançait la carrière de Sami Bouajila), Hors jeu… Depuis lors, il avait quasiment disparu des radars, signant en 2009 Le Dernier Vol, un film à grand spectacle avec Marion Cotillard et Guillaume Canet, qui fit un four et que je n’ai pas vu.

La soixantaine bien frappée, il revient avec un film qui tangente le documentaire. On y suit deux personnalités rarement vues au cinéma, deux femmes d’une trentaine (?) d’années, deux punks à chien, rasées, tatouées, piercées.

Fainéant.es souffre d’une absence cruelle de scénario. Il n’y a rien qui tende le récit, sinon l’accumulation d’épisodes sans gradation. On y voit par exemple Djoul revenir dans les Alpes aux funérailles de sa mère, Nina filer le parfait amour en travaillant dans les vignes, ou les deux femmes organiser pour un pote en fin de vie une ultime rave.

Ce road-trip pourrait décevoir et lasser. Mais ses deux héroïnes sont si authentiques, si attachantes qu’on se laisse prendre à l’histoire de leurs vies. On peut être, comme moi, aux antipodes de leurs valeurs anarchistes et, pour autant, comprendre ces deux femmes et les admirer.

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Foudre ★☆☆☆

Elisabeth a dix-sept ans. Quand elle est rappelée auprès des siens, elle vient de passer cinq ans au couvent où ses parents, de modestes paysans suisses, l’avaient envoyée. Sa sœur aînée vient de mourir et elle doit prendre sa place au foyer. Mais cette mort est entourée d’un épais mystère que Elisabeth va bientôt percer.

Foudre est le premier long-métrage d’une jeune réalisatrice genevoise. Il a été tourné dans les paysages grandioses d’une haute vallée des Alpes valaisannes. Il est censé se dérouler au tout début du vingtième siècle, à l’époque où les carnets de l’arrière-grand-mère de la réalisatrice ont été écrits ; mais il pourrait se dérouler plusieurs siècles plus tôt tant les décors qui y sont filmés et les situations qui y sont racontées sont intemporels.

Foudre baigne dans une épaisse religiosité. Elisabeth a été élevée au couvent et se destinait à servir Dieu. Sa famille, les habitants de son village, sous la coupe obéissante du curé, sont profondément croyants. Ils vénèrent Dieu, la Vierge Marie, et craignent le diable. On apprendra vite les causes de la mort d’Innocente : un mélange de fanatisme religieux et de nymphomanie panthéiste. Innocente s’était donnée à plusieurs hommes et avait cru, à travers la jouissance qu’elle leur donnait et celle qu’elle atteignait grâce à eux, se rapprocher de Dieu.

C’est exactement le même parcours que suivra sa cadette, au risque de scandaliser ses parents puis sa communauté. Elle aura pour complices les trois jeunes gens du village, qu’on voit sur la (très belle) affiche. Une scène de sexe les réunira tous les quatre : selon ses goûts, on y verra, un sublime moment de rupestre sensualité ou une malaisante copie de David Hamilton. Selon qu’on ait l’esprit mal placé ou pas, on corrigera le titre et y remplacera le d par un t (c’était trop tentant…. pardon….).

On aura compris, aux digressions déplacées qui précèdent et à la note tiède que j’ai mise à ce film que je n’ai pas été convaincu. Les émois d’Élisabeth, pour touchants qu’ils soient, ne m’ont pas touché. J’ai trouvé très convenue l’évolution de son personnage, la lente et excitante découverte de son corps et de sa sexualité, ses interrogations théologiques. Peut-être n’ai je pas assez lu Sainte Thérèse d’Avila – que je réduis en la citant à une religieuse nymphomane ce qui est sans doute très loin de la réalité.

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Heroico ★☆☆☆

Luis est un jeune Nahua qui décide de rejoindre les rangs de l’armée pour donner une couverture médicale à sa mère et pour s’assurer un meilleur avenir. Formé à l’école des cadres, il y fait l’expérience amère d’un bizutage sadique.

Heroico nous vient du Mexique où il a fait scandale. C’est en effet une charge en règle contre l’armée mexicaine et la formation de ses cadets. Le sadisme mielleux du sergent-chef Sierra, qui prend sous sa protection le jeune Luis pour mieux le dominer, n’a rien à envier aux plus célèbres instructeurs du cinéma hollywoodien, de M.A.S.H. à Full Metal Jacket. Plus près de nous, dans l’espace et dans le temps, la mort d’un sous-lieutenant pendant un « bahutage » à Saint-Cyr avait fait scandale et avait inspiré Pour la France.

Heroico entend traiter plusieurs sujets de front. Le bizutage dans les armées n’est que le premier. La minorisation des populations amérindiennes au Mexique en est un autre. Les logiques de domination qui peuvent s’exercer sans limite dans des organisations hiérarchisées, le culte de la virilité combiné à une homosexualité toujours latente en sont encore d’autres. Le cinéma latino-américain s’est décidément fait une spécialité de filmer des mineurs défavorisés, marginalisés et emprisonnés, qu’il s’agisse des petits délinquants des rues de Bogota (Un Varón) ou des victimes chiliennes de pédocriminels (Blanquita).

Interdit aux moins de douze ans avec avertissement, Heroico est un film éprouvant. Dans l’ambiance oppressante des dortoirs, il enchaîne les scènes de torture, physique ou psychique, plus cauchemardesques les unes que les autres, au point qu’on finit par douter de la frontière entre le rêve et la réalité. Quelques rares permissions hors de l’école servent d’interlude qui nous montrent Luis dans son environnement familial.

Heroico a le défaut de devenir vite répétitif. Une fois introduit dans l’école des cadets et à ses bizutages sadiques, on a compris de quoi il en retourne. Les trois ou quatre plus proches camarades de Luis incarneront tour à tour les différentes façons de le subir et d’y réagir. La fin du film est ouverte et frustrante, comme si le réalisateur n’avait pas réussi à choisir entre les différentes options qui s’offraient à lui.

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La Belle de Gaza ★☆☆☆

Yolande Zauberman est une réalisatrice chevronnée qui, depuis plus de trente ans a sillonné le monde pour touner des fictions et des documentaires. Sa toute première œuvre, Classified People, filmée dans l’Afrique du sud de l’apartheid en 1987, vient de ressortir dans une version restaurée. Elle n’a pas pris une ride.
La Belle de Gaza est le troisième volet d’une trilogie qu’elle a tournée ces dix dernières années en Israël. Après Would You Have Sex with an Arab ? qui questionnait le racisme anti-arabe de la population juive israélienne, M, César 2020 du meilleur documentaire, levait le voile sur la pédophilie qui sévit dans les milieux juifs orthodoxes.

Dans La Belle de Gaza, Yolande Zauberman s’est intéressée aux prostituées transgenres qui racolent rue Hafnuta à Tel Aviv. Elle a réussi à gagner la confiance de cinq d’entre elles qui ont accepté de témoigner face caméra : Talleen, resplendissante Miss Trans Israël, dont la famille a accepté la transition, Israela, son aînée, qui raconte avec humour son mariage avec un rabbin qui ignorait tout de son changement de sexe, Nadine, Danielle et Nathalie.

La Belle de Gaza a un fil rouge : la recherche d’un garçon dont la rumeur voudrait qu’il soit venu à pied de Gaza quelques années plus tôt pour vivre à Tel Aviv en femme. Cette quête n’est qu’un prétexte à une enquête somme toute banale. D’improbables créatures, outrageusement maquillées, juchées sur de vertigineux talons aiguilles, y font naître un trouble. On admire leur courage à s’affirmer en femme dans une société qui les tolère mais les marginalise. Certes, rappelle Talleen, dans d’autres pays, elles auraient été lapidées, jetées vivantes d’un immeuble, comme Daech le fit pour les personnes suspectées d’être homosexuelles. Mais le sort des transgenres filmées par Yolande Zauberman, dans cette rue obscure et dangereuse, où elles vendent leur corps, au risque d’être attaquées par des clients sadiques ou homophobes, ne semble guère plus enviable.

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Memory ★★☆☆

Sylvia (Jessica Chastain), la quarantaine, mène une vie réglée comme du papier à musique. Elle élève seule sa fille, travaille dans un centre d’accueil pour adultes handicapés, continue à fréquenter les AA et ferme à triple tour la porte blindée de son appartement pour se protéger d’on ne sait quelle menace. À l’occasion d’une réunion d’anciens élèves de son lycée, elle retrouve Saul (Peter Sarsgaard) qui est atteint d’une forme précoce de démence sénile et pense voir ressurgir les démons enfouis de son passé.

Il aimerait se souvenir ; elle aimerait ne plus se souvenir. Où diable ai-je vu ce pitch, aussi élégant (est-ce un chiasme ?) qu’un plan Sciences Po en deux parties ? Il résume à la perfection ce film, au titre si juste, dont vous aurez remarqué la graphie sur l’affiche, qui semble se dissoudre dans l’oubli.

Depuis sa sortie, je n’en entends que du bien. On en vante le sujet ; on en vante l’écriture ; on en vante l’interprétation (Peter Sarsgaard a obtenu le prix du meilleur acteur à la Mostra, ce qui semble bien inéquitable pour Jessica Chastain, loin des rôles de vamp rousse dans lesquels elle est trop souvent cantonnée).

Force m’est de reconnaître toutes ces qualités-là. Pour autant, j’ai été un chouïa moins transporté que je l’escomptais. C’est le défaut structurel des films dont on attend un peu trop – et réciproquement, car la nature est bien faite, l’atout de ceux dont on n’attend rien. J’ai trouvé Memory très linéaire. Le réalisateur Michel Franco (Sundown, Les Filles d’avril) nous avait habitués à des coups de poings plus déstabilisants. Ainsi ne me suis-je toujours pas remis de l’épilogue de Después de Lucia. On me rétorquera que Memory compte bien un rebondissement au milieu du film concernant le passé commun de Sylvia et de Saul. Mais étonnamment, ce twist est étouffé, comme un tennisman à Roland-Garros qui retiendrait ses coups.

Si les deux héros de Memory sont aussi bouleversants l’un que l’autre, j’ai trouvé somme toute banale et prévisible l’histoire qui les relie.

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Chien blanc ★☆☆☆

Le thème du roman autobiographique de Romain Gary publié en 1970 est bien connu. Il se déroule à la fin des années soixante à Los Angeles où Gary fut consul général. Il y vit désormais avec sa femme Jean Seberg et leur fils, Diego. Seberg (Kacey Rohl) délaisse sa carrière d’actrice pour la lutte politique aux côtés des Black Panthers pour l’égalité des droits et contre la discrimination raciale. Pendant ce temps Gary (Denis Ménochet) recueille un berger allemand conditionné à attaquer sauvagement les Noirs. Plutôt que de l’euthanasier, Gary décide de le rééduquer avec l’aide de Keys, un dresseur afro-américain (K. C. Collins).

La réalisatrice canadienne Anaïs Barbeau-Lavalette dit avoir voulu adapter Chien blanc après avoir découvert que sa grand-mère avait été liée à la lutte des Afro-américains contre la discrimination à la fin des années 60 et qu’elle avait peut-être croisé Jean Seberg. Elle a voulu souligner l’une des questions centrales du livre : la position des Blancs dans la lutte contre le racisme. « Est-il possible de participer à une lutte qui ne nous appartient pas ? » Jean Seberg d’un côté, Romain Gary de l’autre ont chacun leur manière de répondre à ce questionnement : l’un par l’action militante, l’autre par l’écriture.

Chien blanc avait déjà été, très librement, adapté par Samuel Fuller en 1982. Son sujet reste d’une actualité brûlante, aussi bien aux Etats-Unis qu’en France, avec le mouvement #BlackLivesMatter et ses surgeons. Pour autant, assez bizarrement, ce Chien blanc dégage un fade parfum de désuétude. Il filme (dans les Laurentides au Québec) une Californie de carton pâte, figée dans un passé révolu. Le couple formé par Jean Seberg et Romain Gary y demeure opaque. On ne comprend pas plus ce qui l’unit que ce qui est en train de le fissurer. Denis Ménochet, en voie de gabinisation avancée, réussit à la perfection à ne rien jouer. C’est le trou noir, si j’ose dire, du film, à côté de Kacey Rohl qui elle aussi échoue à rendre Jean Seberg émouvante.

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La Petite Vadrouille ★★☆☆

Un PDG (Daniel Auteuil) confie à Justine, sa directrice de la communication (Sandrine Kiberlain,) une coquette somme d’argent pour qu’elle lui organise un week-end original avec une femme qu’il souhaite conquérir. Albin (Denis Podalydès), le mari de Justine, y voit le moyen de se faire de l’argent facile en sollicitant sa bande d’amis, aussi endettés que lui, pour entraîner le riche homme d’affaires et sa conquête dans une croisière fluviale.

Regarder un film de Bruno Podalydès, c’est comme se glisser dans des charentaises. C’est douillet et réconfortant ; c’est l’assurance de passer un bon moment. D’ailleurs, les spectateurs largement quinquagénaires qui étaient venus en masse à l’avant-première, avaient l’âge de porter de telles pantoufles. De là à dire que je déconseillerais La Petite Vadrouille aux moins de cinquante ans, il y a un pas que, si je n’étais pas moi aussi en charentaises, je franchirais volontiers.

Bruno Podalydès a l’habitude de tourner des films avec sa bande de copains. Son frère au premier chef, qui est de tous ses films, mais aussi Jean-Noël Brouté, Isabelle Candelier, Florence Muller… Même Vimela Pons fait un caméo via son dernier livre. Sandrine Kiberlain, qui était déjà à l’affiche des 2 Alfred – que j’avais beaucoup aimé – et de Comme un avion – qui m’avait laissé sur ma faim et qui présente bien des points communs avec cette Petite Vadrouille – est de la partie. Nouveau venu, Daniel Auteuil semble prendre un plaisir régressif à rejoindre cette joyeuse équipe.

La Petite Vadrouille emprunte son titre au film ultra-célèbre de Gérard Oury. Est-ce un signe d’orgueil ? Au contraire. Il s’agit d’un « petit » film revendiqué. Peut-être même un peu trop revendiqué : à force de nous murmurer « vous allez passer un petit moment agréable avec nous, rien de plus », que finit-il par se passer ? on passe un petit moment agréable… rien de plus.

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