Au nord de la Russie. Tout au nord. Près du cercle polaire et de ses nuits blanches.
Le lieu, les images à couper le souffle, les thèmes (le capitalisme triomphant, la corruption, l’alcoolisme) : tout rappelle « Leviathan », l’extraordinaire film d’Andrei Zviaguintsev, un de mes coups de cœur de 2014.
Pourtant, ces nuits blanches n’en constituent qu’un fade succédané. La complaisance de Kontchalovski à l’égard du régime de Poutine n’a d’égal que la virulence des critiques de Zviaguintsev. Le second décrivait une Russie en pleine déréliction dostoievskienne ; le premier louche plutôt vers Tchekhov ou Gogol : une peinture teintée d’ironie bienveillante d’une société en mal de repères. Konchalovski pourrait avoir de moins solides références. Il pourrait aussi avoir plus d’ambition…