Vous avez adoré les hommes qui s’embrassent dans « Brokeback Mountain » ? Vous adorerez les filles qui se roulent des pelles dans « La Belle saison » !
Tout sonne juste dans ce film qui est à la fois une reconstitution historique et un drame amoureux.
Reconstitution historique. La France pompidolienne de 1971. Les combats du MLF. L’avortement clandestin et l’homosexualité honnie.
Drame amoureux. Delphine aime les filles et Carole les garçons. Delphine est une fille des champs, montée à Paris pour fuir la ferme familiale. Carole est une fille des villes qui milite au MLF. Delphine tombe amoureuse de Carole mais doit rentrer dans la Creuse reprendre l’exploitation familiale. Carole plaque tout pour l’y suivre.
Tout est réussi dans le film de Catherine Corsini. Le récit tient la durée jusqu’à l’épilogue qui arrachera une larme aux plus endurcis. La caméra filme les corps nus sans sombrer dans l’esthétisme ou le voyeurisme. Les personnages ne sont jamais manichéens. Les acteurs sont extraordinaires : Cécile de France confirme qu’elle est capable de tout jouer, Noémie Lvovsky est parfaite dans le rôle de la mère, même Kevin Azais (découvert dans « Les combattants » au côté de Adèle Haenel) réussit à rendre attachant le personnage du soupirant berné.
« La Belle saison » n’a pas décroché l’Oscar, ni même le César. Il a été vu par mille fois moins de spectateurs que le film d’Ang Lee. Pourtant il n’est pas loin de l’égaler.
La Vergangenheitsbewältigung, tel est le sujet du dernier film de Barbet Schroeder, un Suisse allemand à la filmographie éclectique qui ne parle plus sa langue maternelle.
Le premier quart d’heure de Dheepan annonce un grand film. Jacques Audiard plante le décor et nous prend aux tripes en quelques plans : un rebelle tamoul démobilisé trouve dans un camp de réfugié une femme et une fille pour demander l’asile familial en France.
Deux migrants (réfugiés ?) burkinabés traversent le Sahara et la Méditerranée au péril de leurs vies. Ils débarquent en Sicile et y survivent tant bien que mal. L’un se fond dans le système, acceptant un logement insalubre, un travail au noir et les railleries racistes des Italiens ; l’autre ne l’accepte pas et se révolte.
Le réalisateur : « On a besoin de 8 Meuros pour faire un film.
Conçu pour le 60ème anniversaire de la mort de James Dean, « Life » a pour personnage principal… le photographe de Life (oh ! subtile polysémie du titre) et non James Dean (oh ! subtil décentrage du propos). Ledit photographe est joué par Robert Pattinson (oh ! qu’il est subtil de faire jouer le rôle du paparazzi par la star sur-médiatisée de « Twilight »). Et James Dean par un acteur inconnu (oh que le chiasme est subtil ! la star est jouée par un inconnu et l’inconnu est joué par la star).
Une Rosetta bulgare
« Marguerite » fut l’an passé l’un des films français qui connut le plus grand succès, tant auprès du public que de la critique.
Le cinéma aime filmer la folie, la longue spirale qui conduit lentement un être normal dans l’abîme de la déraison.