Tarzan – la suite. Après que ses parents ont trouvé la mort dans la jungle, qu’une maman-gorille l’a élevé, qu’il a rencontré et épousé la belle Jane, le jeune John Clayton III est rentré en Angleterre. L’histoire du Seigneur de la jungle, inventée par Edgar Rice Burroughs avant la Première Guerre mondiale, est universellement connue. Elle a déjà donné lieu à de nombreuses adaptations cinématographiques.
David Yates, le réalisateur des quatre derniers Harry Potter, en imagine la suite. Nous sommes en 1890 au lendemain de la conférence de Berlin. Léopold II vient de mettre la main sur l’immense Congo. Il lorgne sur les mines de diamant dont l’accès est défendu par la tribu du chef Mbonga qui voue au jeune Tarzan une haine imprescriptible. Jouant de cette rivalité, le fielleux capitaine Léon Rom va tendre un piège au jeune lord et à sa ravissante épouse.
Le scénario de Tarzan n’est pas d’une particulière subtilité. D’un côté les gentils : le bodybuildé Alexander Skarsgård qui ne perd pas une occasion de quitter sa chemise pour dévoiler ses pectoraux, la sexyssime Margot Robbie qui, hélas, ne quitte pas sa chemise (le film est PG-13), Samuel L. Jackson en acolyte américain, habile tireur et anti-esclavagiste, et Djimon Hounsou en roi nègre moins cruel qu’il n’y paraît. De l’autre, le méchant : Christoph Waltz qu’on a un peu trop vu dans ce genre de rôles, de Inglorious Basterds à 007 Spectre en passant par Django Unchained, pour ne pas s’en lasser. Et au milieu, les gorilles, les lions et les éléphants, en images de synthèse, nettement moins réussis que l’ours de The Revenant.
On l’aura compris, Tarzan est d’une niaiserie abyssale et d’une laideur repoussante. Le scénario, d’une lourdeur éléphantesque, se traîne à un rythme d’escargot. Les scènes d’action, tournées dans la campagne anglaise sur fond vert, ne réussissent pas à réveiller le spectateur passablement endormi. Et la morale de l’histoire, qui voit un Blanc sauver les Noirs de la cupidité d’autres Blancs, charrie un racisme aussi primaire qu’involontaire.