En 1983, Bratislava dans l’ex-Tchécoslovaquie vit encore à l’heure soviétique. Maria Drazdechova utilise le pouvoir qu’elle tient de son emploi de professeure pour extorquer des parents d’élèves des faveurs.
Les cinémas de l’est de l’Europe dessinent une géographie subtile. De Roumanie et de Bulgarie nous viennent des films qui décrivent sans concession la dureté du post-communisme : Taxi Sofia, Baccalauréat, Sieranevada, Illégitime… Les films qui nous viennent de l’ancienne Tchécoslovaquie traitent plus volontiers le passé communiste. J’avais beaucoup aimé Sur la ligne dont l’héroïne était une jeune athlète tchèque qui, en 1984, fut obligée de se doper pour espérer décrocher sa qualification à des Jeux olympiques que le bloc de l’Est finalement boycotta.
L’action de Učiteľka (traduit en anglais fidèlement The Teacher et dont la traduction française brille, pour une fois, par sa subtilité) se déroule durant l’époque communiste. Mais au fond, elle est de tous les temps. Elle décrit une relation de pouvoir : entre une enseignante qui abuse de son autorité et des parents d’élèves qui s’y soumettent pour ne pas compromettre l’éducation de leurs enfants.
Le sujet est oppressant. Il l’est parce que le personnage de Maria Drazdechova n’est pas spontanément antipathique. Elle sollicite des petits services véniels des parents d’élève, quand ce n’est pas eux qui les lui proposent spontanément : un gâteau, une mise en pli, une course en taxi les jours de mauvais temps. Le sujet est d’autant plus oppressant qu’on la voit maltraiter des enfants : ceux dont les parents refusent de se plier à ce qu’elle considère elle comme un échange de bons procédés mais qui constitue en fait un odieux chantage.
Le montage du film est particulièrement savant. D’un côté la réunion des parents qui se divisent sur la façon de réagir à la conduite de cette enseignante, dont les fonctions de présidente de la cellule du parti la protègent. De l’autre, par une série de flashbacks, le rappel de son comportement particulièrement sadique à l’égard de tel ou tel élève.
Le film se conclut magistralement. Assez classiquement, trois cartons exposent le parcours ultérieur des trois jeunes souffre-douleur de Maria Drazdechova. Puis un plan glaçant filme une salle de classe en 1991 où le portrait de Václav Havel a remplacé celui de Gustáv Husák. Je vous laisse le découvrir.
Les Logan ont la poisse. Jimmy l’aîné (Channing Tatum) aurait pu devenir pro au football américain si une mauvaise blessure au genou ne l’avait définitivement écarté des stades. Clyde le cadet (Adam Driver) a perdu une main en Irak. Mellie la sœur (Riley Keough) s’en sort le moins mal grâce à son emploi de coiffeuse. Pour chasser la malchance et sortir de la galère, le trio décide de réaliser un casse. Ils s’adjoignent les services de Joe Bang (Daniel Craig) un expert en explosif qui purge une peine en prison.
L’usine Bel Maille est une PME textile installée depuis plus de cinquante ans à Roanne. En 2014, c’est dans ses murs que Olivier Loustau tournait
Taxi Sofia aura probablement fait grincer les dents des employés de l’office de tourisme de la capitale bulgare. Car ce film, aux frontières du documentaire, donne de Sofia et de ses habitants une image peu amène. Déprimante. Presque sordide.
Mariam est une jeune étudiante venue faire ses études à Tunis. En marge d’une soirée festive, alors qu’elle vient de rencontrer Youssef et flirte avec lui sur la plage, elle est arrêtée par trois policiers et violée. Sûre de ses droits, elle entend déposer plainte. Mais comment espérer obtenir justice de ses propres bourreaux ?
L’action se déroule dans un village quasi-abandonné, perché au-dessus de la Méditerranée, au cœur de l’été corse. Un couple, qui héberge déjà un romancier alcoolique, a accepté de planquer trois brigands en cavale qui viennent de braquer un convoi et de dérober des lingots d’or. Mais tout se complique avec l’arrivée de l’épouse du romancier, accompagnée de son jeune fils et de sa nounou, puis avec celle de deux policiers en moto.
Ouvrir la voix filme en plan très serré vingt-quatre femmes noires. Il les interroge sur leur condition doublement minoritaire, les discriminations raciales et sexistes dont elles sont victimes.
Voici enfin la Palme d’Or 2017. Le public plébiscitait
À partir du 31 mars 2016, des citoyens ordinaires se sont réunis chaque jour place de la République à Paris. Pour protester contre la loi El Khomri. Pour réfléchir à un autre ordre politique, économique et social. Leur mouvement a pris un nom : « Nuit debout ». Mariana Otero les a suivis du premier au dernier jour.
John O’Brien pêche le saumon dans le nord de l’Irlande. Du moins le pêchait-il jusqu’à ce que la réglementation européenne interdisant les filets dérivants le lui interdise. Pour défendre son métier, il se lance dans une longue bataille politique qui le mènera jusqu’à Bruxelles.