Dans une banlieue pavillonnaire de Rome, l’été s’annonce torride. Les parents dînent ensemble en terrasse. Leurs enfants, Dennis, Alessia, Viola, Geremia, Ada, ont le même âge et fréquentent le même collège. Tout est calme en apparence.
Les frères d’Innocenzo avaient fait une entrée remarquée dans le cinéma italien contemporain avec leur premier film, en 2018, Frères de sang, un polar familial, sec et violent, dans la veine de Gomorra, Suburra ou Dogman. C’est à une autre veine qu’ils empruntent ici, dans un film très lisse, presqu’aseptisé, dont l’objet est de maintenir une tension permanente en filmant des scènes en apparence anodines.
Storia di Vacanze (qui a failli être diffusé en France sous le titre « Sages comme une image ») met face à face des parents et des enfants. Les parents sont d’une stupidité crasse, d’une violence psychologique et parfois physique, révoltante. On ne peut que compatir pour ces enfants plongés dans un milieu aussi toxique dont on redoute la violence inéluctable de la réaction.
On pense au cinéma de Todd Solondz ; on pense à la violence qui couve sous la cendre des films de Michael Haneke, et en particulier à l’intolérable Funny Games ; on pense aussi à L’Heure de la sortie, ce petit film français où Laurent Lafitte jouait le rôle d’un professeur dans un collège dont les élèves surdoués fomentaient un projet apocalyptique.
Storia di Vacanze repose sur une logique scénaristique qui n’est pas facile à tenir : il faut filmer pendant une heure trente des scènes badines tout en créant une ambiance malaisante qui laisse augurer le déchaînement de violence finale, dont on laisse au spectateur le soin de deviner sa nature en lui proposant autant de fausses pistes. Le procédé est exposé à un double risque : celui d’être très ennuyeux pendant la quasi-totalité du film, celui, au moment du dénouement (un peu comme dans les polars au moment où l’identité du meurtrier et ses mobiles sont découverts) de nous décevoir. Les frères d’Innocenzo semblent d’ailleurs ne pas savoir comment se dépêtrer au point de nous proposer deux fins alternatives, aussi glaçantes l’une que l’autre.
Eloise Turner (Thomasin Mac Kenzie, révélée par
Mara vivait jusqu’à présent en colocation avec Lisa et Markus. Mais Lisa a décidé de déménager. Mara l’aide à s’installer dans son nouvel appartement et vide le sien, entourée d’une joyeuse bande d’amis : la mère de Lisa, leur voisine piercée, un entrepreneur d’origine polonaise séduisant en diable, etc.
1992. Saragosse, Espagne. Celia a onze ans. Sa mère l’élève seule. Elle vient d’entrer au collège. Elle a rejoint une institution religieuse qui applique une discipline stricte : l’établissement est réservé aux jeunes filles, l’uniforme est obligatoire, l’enseignement est dispensé par des sœurs acariâtres qui professent des valeurs d’un autre âge. Parmi les camarades de Celia, Brisa, plus délurée, arrive de Barcelone.
Issa (Salim Diaw), la soixantaine, est un vieux Gazaoui qui chaque nuit sort son chalutier pour aller pêcher la sardine. La soixantaine, il ne s’est jamais marié, malgré la pression incessante de sa sœur qui s’est mise en tête de lui trouver une épouse. Il est secrètement amoureux de Siham (Hiam Abbas), une veuve qui tient un magasin de couture et vit avec sa fille récemment divorcée.
Michel (François Créton) a cinquante ans. C’est un ancien junkie qui tente tant bien que mal de ne pas retomber dans la drogue. Pourtant sa vie est précaire : il n’a pas d’emploi, pas de revenu, loge dans un sous-sol miteux. Mais la naissance de son second fils, âgé de dix mois à peine, et la santé déclinante de son père, Claude (Richard Bohringer), le forcent à « grandir ».
Un compositeur en panne d’inspiration se réfugie dans une maison isolée au sommet d’une falaise d’une île bretonne. En proie à une grande confusion mentale, il voit défiler dans son esprit perturbé sa femme (Virginie Effira) qu’il vient de quitter mais qu’il aime encore, sa maîtresse (Laëtitia Casta) qu’il désire encore mais n’a jamais aimée, son meilleur ami (Mathieu Kassovitz) qu’il suspecte d’avoir couché avec sa femme, ses parents (Nathalie Baye et Patrick Chesnais).
Rob, un vieil homme solitaire (Nicolas Cage) vit au fond des montagnes de l’Oregon. Sa seule compagnie est une truie avec laquelle il déniche des truffes qu’il échange chaque semaine avec les produits de première nécessité que lui apporte Amir, un jeune grossiste fils à papa.
Des dizaines de patients attendent, une nuit de décembre 2018, au service des urgences de l’hôpital Lariboisière à Paris, après une manifestation des Gilets Jaunes. Parmi eux, Raf (Valeria Bruni-Tedeschi), la quarantaine, une dessinatrice en pleine crise conjugale avec son épouse Julie (Marina Foïs) qui tremble pour son fils Kevin, parti manifester et dont elle est sans nouvelles. Yann (Pio Marmaï), un routier nîmois en colère, monté à Paris pour manifester, dont la jambe a été blessée par une grenade de désencerclement. Et Kim (Aïssatou Diallo Sagna) qui enchaîne sa sixième nuit de garde, alors même que sa fille est malade, et qui tente avec toute la bonne volonté du monde et des moyens cruellement insuffisants, d’accueillir et de soulager la douleur des patients.
Vincent (Fabrice Éboué) et Sophie (Marina Foïs) tiennent une petite boucherie dans le centre d’une ville de province. Leur couple bat de l’aile et leur commerce périclite qui, un beau matin, est la cible d’un coup de main d’une bande de vegans. Vincent a reconnu l’un d’eux et, quelques jours plus tard, veut lui donner une leçon et l’écrase par mégarde. Son cadavre, débité en morceaux, se retrouve bientôt dans l’étal de sa boucherie et remporte un succès inespéré auprès de la clientèle. Pour répondre à la demande, Vincent et Sophie se transforment en tueurs en série.