Petite Fleur ★☆☆☆

José (Daniel Hendler) est un dessinateur argentin en manque d’inspiration. Il s’est installé en France, à Clermont-Ferrand avec Lucie (Vimala Pons) qui vient de lui donner un enfant. Epuisé par l’éducation de leur enfant, le couple s’enfonce dans la routine. Deux rencontres vont peut-être l’en sortir : avec un voisin horripilant (Melvil Poupaud) et avec un psychologue limite gourou (Sergi Lopez).

Le réalisateur argentin Santiago Mitre (El Presidente) est venu tourner en France l’adaptation du roman de son compatriote Iosi Havilio. Son pitch et sa bande-annonce flirtent avec le fantastique ou, pour utiliser une expression souvent répétée pour caractériser la littérature sud-américaine, avec le réalisme magique : un homme en tue un autre qui, chaque semaine ressuscite.

Une fois engagé dans ce chemin, le scénario n’a guère d’autres possibilités que les deux qui se présentent à lui : ces meurtres répétitifs ont une explication logique… ou bien n’en ont pas. Et s’ils n’en ont pas, c’est, sauf à perdre la raison, qu’ils sont une métaphore. Oui… mais une métaphore de quoi ?

Je crois avoir compris qu’il s’agit d’une métaphore du couple, de l’ennui qui le menace, de la nécessité de sortir de la routine qui le gangrène lentement. Mais je n’en suis pas absolument certain.
Les Cahiers du cinéma sont plus catégoriques : « Le propos de Petite fleur est transparent : la libido, ferment de l’amour comme de la création artistique, ne peut survivre sans charrier avec elle une part de violence. » Soit… L’idée se défend.
Mais c’est sa mise en scène qui pose problème. Car cette idée, pas follement originale, ne suffit pas à elle seule à porter un film. Passé le plaisir qu’on prend à voir le personnage joué par Melvil Poupaud se faire assassiner chaque semaine, le film fait du surplace.

La bande-annonce

Sweat ★★☆☆

Sylwia est une pro du fitness polonaise. À force de sacrifice, elle a sculpté un corps de rêve. Ses cours de fitness qu’elle relaie sur les réseaux sociaux sont suivis par une foule de fidèles. Cette influenceuse compte plus de six cent mille abonnés. Mais l’immense popularité de Sylwia cache une immense solitude.

Sweat traite d’un sujet éminemment contemporain et profondément original. Il filme trois jours de la vie d’une influenceuse, cette profession qui dit-on fait désormais autant rêver les enfants que celle de footballeur ou de pop star et qui consiste, si je l’ai bien comprise, à profiter de la célébrité acquise sur les réseaux sociaux pour y faire la publicité rémunérée des produits fournis par des annonceurs.
Cette surmédiatisation remet en cause les frontières entre la vie publique et la vie privée. Mieux : elle les nie, l’influenceur.se promettant à ses followers de partager avec eux sa vie privée.

On pourrait se moquer de cette nouvelle profession, en stigmatiser l’artificialité, en dénoncer la vacuité. Il est facile d’imaginer que l’image avantageuse que donnent ces influenceur.ses est à mille lieux de la réalité moins glamour de leur quotidien.
L’écueil de Sweat était de se borner à ce message-là.

Je n’arrive pas à savoir si Sweat justement s’y borne ou s’il est plus malin que ça. Pendant tout le film, j’ai soupiré : « Bon… ça va… on a compris …. la jeune bodybuildeuse glamour est en vérité une pleureuse en manque d’amour ». Mais, avec le recul, je trouve au personnage de Sylwia plus d’épaisseur que je ne lui en concède. Les événements traumatisants qu’elle vit – et qu’elle provoque – dans la seconde partie du film – et que je tairai pour ne pas être accusé de divulgâchage – sont plus émouvants que la visite dominicale prévisible qu’elle rend à sa mère pour son anniversaire dans la première.

Sweat est un film polonais dont je ne sais pas s’il est emblématique de ce pays et de sa récente évolution politique et sociologique. Je serais curieux de ce que Hollywood pourrait faire d’un tel sujet.

La bande-annonce

Loving Highsmith ★★☆☆

Patricia Highsmith (1921-1995) est une romancière américaine dont les thrillers ont souvent été adaptés au cinéma. Elle accède à la célébrité dès son premier roman, Strangers on a Train, dont Alfred Hitchcock tire L’Inconnu du Nord-Express. Son personnage le plus connu est Tom Ripley – dont le documentaire nous apprend qu’il lui a été inspiré par la silhouette d’un homme solitaire aperçu à l’aube sur la plage de Positano – qui inspirera René Clément (Plein soleil) et Anthony Minghella (Le Talentueux Monsieur Ripley).

Le documentaire que lui consacre Eva Vitija est d’une facture très classique. Sans originalité, il alterne les interviews de Patricia Highsmith elle-même, de ses proches et des images d’archives.
Il révèle le poids déterminant dans la construction de la personnalité de la jeune Patricia de sa mère, qui s’était séparée du père de Patricia avant sa naissance et qui n’a jamais donné à sa fille l’amour que celle-ci lui réclamait désespérément.

Loving Highsmith est le portrait d’une écrivaine. C’est aussi le portrait d’une homosexuelle à une époque et dans un pays où le lesbianisme ne pouvait pas se vivre à visage découvert. En 1952, s’inspirant d’une anecdote qui lui était arrivée (elle avait croisé le regard d’une belle inconnue chez Bloomingdale’s) Patricia Highsmith écrit Carol. Craignant le scandale et la réaction de sa mère, elle le publie sous pseudonyme et n’en assumera la paternité que quarante ans plus tard.

Loving Highsmith a retrouvé les amantes de l’écrivaine aux Etats-Unis, en France, en Allemagne et même en Angleterre où elle a acheté un cottage pour se rapprocher d’une femme mariée qui finalement n’aura pas le courage de quitter son mari. Un temps installée en France, à Montcourt, en Seine-et-Marne, Patricia Highsmith en part après d’obscurs démêlés avec le fisc. Elle achève sa vie en Suisse, seule avec ses chats, dans une immense maison sans charme qu’elle avait fait construire en pleine nature. On hésite à considérer que son crépuscule fut serein, comme le documentaire aimerait nous en convaincre, ou profondément neurasthénique.

La bande-annonce

Entre la vie et la mort ★☆☆☆

Leo Castaneda (Antonio de la Torre) est espagnol. Il vit à Bruxelles. Il est conducteur de métro. Sa vie banale cache en fait un lourd secret que la mort brutale de son fils, après un braquage, va l’obliger à révéler à Virginie (Marine Vacth), l’inspectrice de police chargée de l’enquête.

Entre la vie et la mort est un polar fiévreux et cosmopolite. Son action se déroule à Bruxelles. Son réalisateur est chilien. Ses trois acteurs principaux sont espagnol, français et belge. Comme avec ces mauvais vins vendus à vil prix, réalisés à partir de « cépages de la CEE », on aurait pu redouter le pire. Entre la vie et la mort charrie son lot de clichés, à commencer par son titre grandiloquent, son personnage principal de héros taiseux, consumé de l’intérieur par le drame qui le frappe et par son scénario pépère qui nous mène gentiment vers le défouraillage final.

Entre la vie et la mort est sauvé de justesse par un montage intelligent d’une histoire passablement emberlificotée dont les pièces du puzzle s’agencent patiemment. Il est surtout transcendé par l’interprétation fiévreuse d’Antonio de la Torre. On connaissait l’acteur espagnol pour ses rôles chez Rodrigo Sorogoyen (Que Dios nos perdone, El Reino). Revers de la médaille : sa prestation éclipse celles de Marine Vacth, bien falote dans un personnage trop grand pour elle, et d’Olivier Gourmet qui cachetonne sans conviction dans un rôle dispensable.

La bande-annonce

Le Divorce de mes marrants ★★☆☆

Romy a été élevée par sa mère. À vingt ans passés, elle décide  de renouer avec son père et de comprendre le motif du divorce de ses parents.

Le Divorce de mes marrants inspire des réactions contrastées. D’abord, on tombe immédiatement sous le charme de Romy, une jeune femme aussi séduisante que douée. Et on se méfie de cette inclination trop brutale qui risque d’altérer l’objectivité de notre jugement.

Prenant un pas de recul, on se méfie alors de la démarche de la réalisatrice. On se dit qu’elle fait, sur le dos du spectateur qui n’avait rien demandé, une analyse pour solder le traumatisme provoqué par la séparation de ses parents. On découvre un père maniaco-dépressif dont la maladie n’excuse pas les outrances et une mère qui en fut certes la victime mais qui semble elle aussi sacrément déjantée.

Puis finalement – troisième temps de cette valse-hésitation – on se laisse convaincre par ce projet dans lequel Romy nous a embarqué. On se laisse toucher par l’impudeur qu’elle a accepté de dépasser et on se laisse séduire par l’intelligence avec laquelle elle nous le présente.

En sortant de la salle, on n’est pas totalement convaincu d’avoir vu un grand documentaire – telle n’était d’ailleurs pas manifestement sa prétention ; mais on est content d’avoir rencontré une belle personne.

La bande-annonce

I’m Your Man ★★☆☆

Alma (Maren Eggert) est chercheuse au musée Pergamon de Berlin où elle dirige une petite équipe spécialiste de l’époque sumérienne. Pour recueillir des fonds, elle accepte, non sans rechigner, d’accueillir à son domicile un humanoïde pendant trois semaines et de le tester. Produit phare de la société Terrareca, Tom (Dan Stevens) a été conçu pour être le compagnon idéal de la femme allemande et lui apporter le bonheur. Mais Alma n’a pas envie d’être heureuse.

I’m Your Man semble tout droit sorti de l’imagination débordante des scénaristes de Black Mirror. Mettant en scène un robot, il pose la question diablement contemporaine du statut de l’intelligence artificielle dans nos sociétés et celle, intemporelle, de l’essence de l’humain. La question traverse le cinéma depuis Metropolis en passant par 2001, Odyssée de l’Espace, Blade Runner, I.A., Her ou, plus récemment la série suédoise Real Humans, le film qu’on dit très décevant de Jeunet Big Bug sur Netflix ou encore la comédie Yves  passée inaperçue malgré son titre si séduisant (!).

Sacrée gageure pour ce film allemand, adapté d’une nouvelle publiée outre-Rhin en 2019, que d’apporter du nouveau à un thème si rebattu. On craint un instant le pire : qu’aux premières réticences opposées à Alma succède une ro(bo)mance éculée. Le scénario est plus malin qu’il en a l’air, qui pose des questions aussi fondamentales que le conditionnement des êtres et le sens de l’amour et y apporte des réponses moins éculées qu’on pouvait le redouter.

La bande-annonce

L’Esprit sacré ★☆☆☆

La petite ville d’Elche en Espagne est traumatisée par la disparition de la jeune Vanessa. Pendant ce temps, l’association UFO-Levante, qui réunit quelques ufologues déjantés, organise la succession de son leader, Julio, qui vient de décéder brutalement. José Manuel, l’oncle de Vanessa, un membre actif d’UFO-Levante, entend mener à bien avec Veronica, la sœur jumelle de Vanessa, l’entreprise engagée par Julio.

L’Esprit sacré est un film déconcertant. Son thème pourrait laisser augurer une comédie loufoque mettant en scène quelques cinglés pas franchement sympathiques unis par des croyances insensées. Mais le film prend une autre voie plus déroutante. À la comédie, il préfère la tragédie. À l’ambiance joyeusement décalée, il préfère installer lentement un malaise qui culminera dans la révélation qui accompagnera l’épilogue tristement pressenti.

Ce malaise n’a rien de très agréable. D’autant qu’il s’étire interminablement sans que rien dans le scénario ne vienne en relancer le rythme. Il n’a rien de très intéressant non plus. Qu’apprend-on sur le conspirationnisme ? sur la surmédiatisation ? Les cinq paumés d’UFO-Levante auraient pu être drôles. Ils ne le sont pas. Ils auraient pu être touchants. Ils ne le sont pas non plus. Ces minables, à commencer par le premier d’entre eux, José Manuel, qui semblent dépourvus de tout sens moral, sont tout bonnement détestables. Et avec eux ce film dont on peine à comprendre l’objet.

La bande-annonce

Jungle rouge ★★☆☆

En mars 2008, Raúl Reyes le numéro 2 des FARC, la guérilla marxiste colombienne, était tué à la frontière de l’Équateur dans une opération commando menée par l’armée régulière colombienne. Les trois ordinateurs saisis par Interpol permettaient de retracer ses échanges avec ses soutiens vénézuélien et cubain, avec les émissaires suisse et français, ainsi qu’avec les journalistes internationaux que Reyes essayait de convaincre de la justesse de sa lutte.
C’est à partir de ce riche matériel que le documentariste colombien Juan José Lozano a écrit Jungle rouge qui raconte de 2002 à 2008 les six dernières années de la vie de Raúl Reyes. Il s’est adjoint les services du réalisateur suisse de films d’animation Zoltan Horvath qui, avec les studios Nadasdy de Genève et Tchack de Lille, a conçu un procédé très original pour rendre compte d’une réalité qui n’a laissé aucune image d’archives.

La rotoscopie utilisée (des acteurs sont filmés sur fond vert avant d’être redessinés) est assez déconcertante. L’image donne l’impression de provenir d’une connection Internet dégradée et mal pixellisée. Mais on s’y habitue vite et on se laisse happer par l’histoire qui est envoûtante.

Jungle rouge semble à première vue bien indulgent à l’égard des Farc, de leur idéologie et de leurs (ex)actions. La routine de la vie du commando est racontée sans recul : la succession des jours dans la touffeur de la jungle équatoriale, la discipline militaire, la répétition des mêmes slogans révolutionnaires… On s’indignerait presque d’une telle glorification. Mais on réalise lentement que cette répétition est la chronique d’une lente dérive, d’une fuite en avant dans la surenchère révolutionnaire coupée de la réalité. Les réalisateurs disent avoir pensé aux personnages du colonel Kurtz dans Apocalypse now et à celui d’Aguirre dans le film de Herzog. Les uns et les autres s’enivrent de leur folie. Les uns et les autres mourront dans une jungle de plus en plus étouffante.

La bande-annonce

Music Hole ★★★☆

Francis est le nouveau comptable d’un cabaret miteux de Charleroi que dirige un patron autoritaire aux pratiques mafieuses. Le couple qu’il forme avec Martine, son épouse, bat de l’aîle. Mais leur mésentente conjugale n’explique pas que Francis découvre, au lendemain d’une nuit bien arrosée, dans son congélateur, la tête tranchée de son épouse. Comment est-elle arrivée là ? Comment Francis réussira-t-il à s’innocenter du crime dont on l’accuse immédiatement ?

Music Hole nous vient de Belgique précédé d’une réputation flatteuse et en tous points méritée. C’est une étonnante réussite.
Comme d’autres films d’outre-Quiévrain (C’est arrivé près de chez vous, Dikkenek, La Merditude des choses, Ni juge ni soumise, Belgica…), Music Hole manie un humour belge volontiers scatologique, qui choquera peut-être les bégueules, mais fera hurler de rire tous les autres.

Mais Music Hole ne se réduit pas à une enfilade de blagues grasses. C’est un scénario complètement déjanté, qui rappelle Fargo ou Pulp Fiction, qui voit se croiser des losers sympathiques, des tueurs à gages maladroits et de fausses femmes fatales.

Le montage du film est sa troisième et sa plus grande qualité. Le scénario, complètement déstructuré, multiplie les flashbacks et les flash-forwards. Il faut s’accrocher dans les premières minutes pour ne perdre aucun détail. Mais bien vite, les pièces du puzzle s’agencent les unes aux autres donnant à un récit, pourtant sacrément alambiqué, sa parfaite lisibilité.

Une réussite enthousiasmante à consommer bien frais pour oublier la canicule estivale !

La bande-annonce

Les Nuits de Mashhad ★★☆☆

À Mashhad, la ville sainte d’Iran, à la frontière de l’Afghanistan, un tueur en série a assassiné en 2000 et en 2011 une quinzaine de prostituées. Il les attirait chez lui, les étranglait et se débarrassait de leurs dépouilles dans des terrains vagues. Son procès déchira l’opinion publique iranienne, une partie d’entre elle prenant fait et cause pour lui, estimant qu’il faisait œuvre de salubrité publique en libérant la ville de femmes de mauvaise vie.

Le réalisateur Ali Abbasi, né en Iran, mais aujourd’hui installé en Suède, s’est saisi de ce fait divers. Il n’a pas eu le droit de tourner en Iran et a reconstitué les lieux en Jordanie. Son film  précédent, Border, m’avait enthousiasmé – au point de figurer dans mon Top 10 en 2019 ; mais Les Nuits de Mashhad ne lui ressemble en rien.

Impressionné par ce fait divers, Ali Abbasi a eu l’idée d’inventer une courageuse journaliste. Palliant l’impéritie de la police qui, par incompétence ou par refus tacite, néglige l’enquête, elle traque elle-même le tueur en série au risque de sa vie. Le rôle joué par Zar Amir Ebrahimi lui a valu le prix d’interprétation féminine à Cannes. Sans doute le personnage est-il courageux et l’actrice l’interprète-t-elle avec une belle conviction. Mais de là à lui décerner un prix, il y a un pas que seule la bien-pensance – et l’absence de toute autre récompense octroyée à ce film au palmarès cannois – permet d’expliquer.

Les Nuits de Mashhad est un film violent. Il est d’ailleurs à bon droit interdit aux moins de douze ans. Il filme longuement l’agonie de trois femmes selon le même modus operandi. Certaines critiques lui reprochent, non sans motif, sa complaisance et son voyeurisme.
Il ne s’agit pas d’un polar à proprement parler. Il n’y a aucun doute sur l’identité du meurtrier, Saeed, un maçon, marié et père de famille, dont la caméra suit la vie sans histoire. Parallèlement, elle suit cette journaliste qui rencontre plusieurs obstacles pour mener à bien son enquête, le moindre n’étant pas l’inertie des autorités religieuses.

Quitte à déflorer le scénario – lecteurs allergiques aux spoilers, n’allez pas plus loin – il faut dire que le film compte une seconde partie après l’arrestation de Saeed. Il change de registre : il passe du thriller nocturne et poisseux au procès et aux enjeux politiques qu’il soulève. Hélas, Les Nuits de Mashhad est déjà bien entamé et semble manquer de temps pour développer cette partie-là. C’est d’autant plus dommage que c’était peut-être le plus intéressant. On est frustré d’un procès bâclé en quelques minutes à peine. On aurait aimé que le réalisateur prenne son temps pour nous raconter, en changeant peut-être de focale, et en se plaçant cette fois-ci du point de vue des autorités, le défi posé par un meurtrier invoquant la même idéologie moralisatrice et misogyne que celle de ses juges.

La bande-annonce