Amina, Djeneba et Zineb sont trois collégiennes inséparables malgré leurs différences. Amina est issue d’un milieu aisé qui accepte avec réticence ses fréquentations. Djeneba se rêve influenceuse. Zineb est harcelée par Zakaria, un ami de son frère. Les trois filles réussissent à piéger le garçon trop entreprenant. Mais la mise en ligne de leur vidéo met leur amitié en péril.
HLM Pussy commence par une scène diablement réussie. On y voit deux ados, aussi boutonneux que testostéronés, déjeuner dans un fast food et prendre à partie les trois filles installées à côté d’eux. Leur pesante tentative de drague se mue bientôt en bordée d’insultes après que les filles les ont rembarrés.
Le programme de HLM Pussy est réjouissant : #MeToo en banlieue en mode bande de filles. Le sujet est d’actualité. Il est complexe. Il n’est pas non plus inédit au cinéma. Céline Sciamma, avant de devenir une icône féministe, avait tourné Bande de filles en 2014 ; le portrait électrisé de Dounia et Maimounia dans Divines en 2016 avait remporté un succès mérité ; À genoux les gars questionnait en 2018 le consentement des jeunes filles à la sexualité.
HLM Pussy aurait pu marcher sur ces pas et nous offrir un film réussi sur la culture du viol, la sororité et le féminisme. Mais le compte n’y est pas. La faute aux actrices qui n’ont pas le talent de Oulaya Amamra ou Deborah Lukumana, les héroïnes de Divines. La faute à un scénario mal construit, qui peine à démarrer et qui peine à s’achever, laissant la portion congrue à une intrigue décevante en se perdant au surplus dans des intrigues secondaires bâclées (Bérénice Bejo gâche son talent dans le rôle de la mère d’Amina).