À Dunkerque dans les années 80, Jackie (Mallory Wanecque) et Clotaire (Malik Frikah) se rencontrent devant le lycée dont elle est une élève studieuse et qu’il a quitté prématurément. Orpheline de mère, Jackie est élevée par un père aimant (Alain Chabat) dans une banlieue bourgeoise. Aîné d’une nombreuse fratrie, Clotaire est issu d’un milieu ouvrier plus modeste.
Les deux adolescents tombent follement amoureux l’un de l’autre. Mais les mauvaises fréquentations de Clotaire, devenu l’un des hommes de main d’un mafieux, La Brosse (Benoît Poelvoorde), le conduisent en prison. À sa sortie, une dizaine d’années plus tard, Clotaire (François Civil) n’a qu’une seule obsession : retrouver Jackie (Adèle Exarchopoulos).
L’Amour ouf est le film du mois. Sa sortie a été précédée d’un battage publicitaire impressionnant et de l’omniprésence de ses acteurs sur les plateaux. Une foule nombreuse, étonnamment hétérogène, s’y presse. L’Amour ouf a fait l’un des meilleurs démarrages de l’année après Un p’tit truc en plus et Le Comte de Monte Cristo. Ce tohu-bohu m’avait un peu effrayé, et j’ai mis quelques jours à me décider à aller le voir, d’autant que la critique était très divisée, au sein même parfois de la même rédaction (Télérama) : parfois dithyrambique, souvent franchement mauvaise.
On connaît Gilles Lellouche, l’acteur au cœur gros comme ça, abonné aux rôles de vrais/faux durs. Il filme comme il joue : à la truelle ! L’Amour ouf n’est pas sa première réalisation. Il avait déjà signé en 2018 Le Grand Bain qui avait déjà engrangé un beau succès populaire – et que j’avais absolument adoré. Gilles Lellouche ne fait pas dans la dentelle. Fans de Rohmer et d’Antonioni, passez votre chemin ! Son cinéma déborde de partout : bluette adolescente façon La Boum, film de banlieue façon La Haine, gun fights façon John Woo, et même comédie musicale façon La la Land !
Mais si trop embrasse, Lellouche – un peu comme son homonyme Claude – bien étreint. L’Amour ouf dure 2h40, une durée obèse pour ce genre de film ; mais on n’y regarde pas sa montre une seule minute. Mieux : on ne souffle pas une seule seconde, embarqué dans une histoire qui nous tient en haleine de bout en bout, et qui se paie le luxe, après sa prolepse qui nous en raconte la fin, de jouer, comme dans Fight Club ou Memento, avec le pacte de vérité censé lier le narrateur au spectateur.
Il faut dire que Gilles Lellouche met tous les atouts de son côté. Il confie les quatre rôles principaux à un quatuor de jeunes acteurs éblouissants. On connaissait déjà Adèle Exarchopoulous et François Civil, aussi incandescents et sexy en diable l’un que l’autre. On avait aussi déjà remarqué Mallory Wanecque, la révélation de Les Pires. On découvre Malik Frikah, mélange de James Dean et de Marlon Brando pas encore sorti de l’enfance. Une pléiade de seconds rôles plaqués or les entoure dont l’énumération ressemble au Bottin mondain du cinéma français : Chabat, Poelvoorde, déjà mentionnés, Lacoste, Zadi, Quénard, Bajon (méconnaissable !), Leklou, Bouchez…. Et le tout est enrobé dans une b.o.f qu’on appréciera d’autant plus qu’on est né quasiment en même que le réalisateur et que son adolescence a été bercée des mêmes singles.
Je comprends volontiers qu’on puisse ne pas aimer L’Amour ouf, qu’on puisse y voir un fourre tout excessif, qu’on puisse même rire à certaines scènes maladroites (ah ! ce soleil couchant sur cette plage où Jackie et Clotaire s’embrassent fougueusement !). L’Amour ouf est un film binaire : on marche ou pas ! Moi j’ai couru à donf !
Kéria, onze ans, a grandi seule avec son père à la ville. Sa mère faisait partie des Penan, une population nomade menacée par l’industrie de l’huile de palme. À l’occasion d’une expédition dans la jungle environnante, Kéria recueille Oshi, un bébé orang-outan dont la mère est abattue sous ses yeux par les garde-chasse. La fuite d’Oshi dans la jungle, avec Selaï, le cousin de Kéria, un Penan, , la conduit à renouer avec ses racines alors que les bulldozers de la multinationale qui emploie le père de Kéria continuent leur entreprise funeste de déforestation.
Algérien immigré de longue date à Paris, Malek (Sofiane Zermani (rappeur freestyle connu sous son nom de scène Sofiane ou Fianso) emménage à Barbès en plein Covid, dans l’attente de la réouverture imminente de sa petite entreprise de service informatique dans le 12ème. C’est le moment que choisit son neveu Riyad pour débarquer à Paris et s’installer chez lui.
Rona a bientôt trente ans. Elle est alcoolique. Son addiction a lentement gangréné sa vie professionnelle et personnelle, poussant à bout son compagnon Daynin, acculé à la rupture. En dernier ressort, Rona décide de quitter Londres et de rentrer chez elle, dans les îles Orcades, à l’extrême nord de l’Ecosse. Elle devra y solder ses traumas infantiles et y trouvera peut-être le chemin de la rédemption.
Avril Luciani (Laetitia Dosch) est une avocate suisse qui ne sait pas dire non aux clients, même les plus improbables. C’est ainsi, contre l’avis de son patron (Pierre Deladonchamps), qu’elle accepte d’assurer la défense de Dariuch Michovski (François Damiens). Son chien Cosmos est menacé d’être euthanasié pour avoir mordu et défiguré la femme de ménage portugaise de son maître. Me Luciani opte pour une ligne de défense audacieuse et revendique, pour Cosmos, le statut de sujet de droit, alors que le Code civil suisse l’assimile à une chose.
Séparé de sa fille Maya par l’Atlantique et le confinement, Michel Gondry a longtemps communiqué avec elle via Internet. Elle lui donnait le titre d’une histoire qui la mettait en scène (« Maya prend son bain », Maya et le hamac »…) ; il lui bricolait en retour, avec des feuilles de dessin, de la colle et des ciseaux, des dessins animés filmés en stop motion, image après image.
La réalisatrice Valérie Donzelli est revenue au Conservatoire national supérieur d’art dramatique dont elle avait raté le concours d’entrée en 1996, pour y donner une master class. Elle s’attache à une élève, Clémence Coullon, et décide de filmer la pièce que celle-ci monte avec ses camarades pour clore leur scolarité. Il s’agit d’une version moderne et détournée de Hamlet.
Fille d’un père français descendant d’une longue lignée aristocratique et d’une mère américaine, Catherine dite Niki de Saint-Phalle (Charlotte Le Bon) naît en 1930 à Neuilly-sur-Seine, grandit aux Etats-Unis, s’y marie à Harry Matthews (John Robinson), un poète, revient s’installer en France, avec son mari et sa fille Laura née en 1951, et y travaille comme mannequin. Elle traverse en 1953 un grave épisode dépressif, est internée dans un asile psychiatre et retrouve son équilibre mental grâce à la pratique de l’art. Bientôt séparée de son époux, elle s’installe à Paris dans une colonie d’artistes impasse Ronsin dans le 15ème arrondissement. Elle y rencontre Jean Tinguely (Damien Bonnard) et y monte ses premières performances qui la rendront bientôt célèbre.
La Sirène à barbe est le nom d’un cabaret dieppois. C’est désormais le titre du film que lui consacre Nicolas Bellechombre assisté à la réalisation par Arthur Delamotte et au scénario par Shimon Urier.
Libres est un reportage mené dans douze monastères espagnols auprès de leurs locataires, des moines ou des moniales qui ont choisi de se couper du monde pour se rapprocher de Dieu.