On s’ennuie ferme dans la Roumanie de Ceaucescu, en 1972. Ana y a dix-huit ans. Elle passe son baccalauréat dans un lycée huppé de la capitale. Elle est amoureuse de Sorin, un camarade de classe, et le rejoint, contre l’avis de ses parents, chez une amie, pour une fête durant laquelle les jeunes gens fument, boivent, s’embrassent en écoutant les tubes diffusés par radio Free Europe jusqu’à ce que les agents de la Securitate débarquent et les arrêtent.
Le cinéma roumain – je l’ai déjà dit – est d’une étonnante vitalité et souvent d’une grande noirceur. Je fais partie des fans inconditionnels de Cristian Mungiu dont le 4 mois, 3 semaines, 2 jours, Palme d’or à Cannes en 2007, m’a marqué à vie. Le jeune Alexandru Belc travailla sur son tournage et y fut scripte. Puis il collabora avec un autre grand réalisateur roumain Corneliu Porumboui, avant de passer derrière la caméra. Radio Metronom est son premier film de fiction après un documentaire, Cinéma mon amour, consacré au combat pour la survie d’une salle de cinéma dans une petite ville du nord de la Roumanie.
S’il est né en 1980, Alexandru Belc situe son film en 1972, au plus sombre de la période Ceaucescu. On comprend qu’il entend filmer une jeunesse étouffée par l’absence de liberté et désireuse d’en trouver malgré les interdits posés par l’Etat policier du Conducator.
Le problème du film est qu’il hésite entre deux options sans arrêter son parti : s’agit-il d’un coming of age movie, un film sur la sortie de l’adolescence, la découverte des premiers émois amoureux et des premières blessures de cœur ? ou d’un film plus politique façon La Vie rêvée des autres qui raconte comment une société de surveillance sème la discorde dans une bande d’amis et inspire les comportements les plus vils à des âmes innocentes ?
Radio Metronom souffre de sa modestie et de son manque de lyrisme. Ce pourrait être une qualité. C’est ici un défaut. À tel point que les rebondissements de l’action en deviennent incompréhensibles. La fin du film m’a été particulièrement incompréhensible. SPOILER je n’ai pas compris pourquoi Ana faisait l’amour avec Sorin alors qu’elle venait d’apprendre sa trahison (l’amour plus fort que la raison ?). Je n’ai pas compris la discussion d’Ana et de son amie Roxana autour d’une glace (Ana continue à aimer Sorin et aimerait retrouver sa trace ?). Je n’ai pas compris l’ultime scène du film (tous les lycéens ont été libérés et reprennent leur vie routinière ?)… cela fait beaucoup d’incompréhensions pour un seul film.
Haider étouffe. Sa femme, Mumtaz, aussi. Ils se sont mariés pour obéir aux injonctions patriarcales de leurs familles. Mais Haider a de plus en plus de mal à refouler son homosexualité et Mumtaz n’accepte pas de renoncer à travailler pour se replier sur son foyer.
Avignon. Juillet 2021. Malgré l’épidémie de Covid et le mistral, le festival se tient. Isabelle Huppert joue La Cerisaie dans la cour d’honneur du Palais des papes. Fabrice Luchini lit Nietzsche et Baudelaire dans la cour du musée Calvet. Benoît Jacquot les filme.
Chiara (Cécile de France) a 45 ans. Belge d’origine, elle a suivi Antoine, un marin pêcheur, sur son île et partage depuis vingt ans sa vie laborieuse. Elle prend sur son bateau un apprenti, Maxence (Félix Lefebvre), dont elle tombe amoureuse contre toute raison. Profitant de l’absence de son mari parti défendre à Londres les intérêts de sa profession, elle a une liaison avec lui qui a tôt fait de s’ébruiter dans la petite communauté insulaire.
1609. Le Caravage (Riccardo Scamarcio) a fui les États pontificaux où il vient d’être condamné à mort par contumace pour le crime de Ranuccio Tomassoni. Il bénéficie de la protection de la marquise Colonna (Isabelle Huppert). Il espère obtenir la grâce du pape pour revenir à Rome. Mais avant de la lui accorder, Paul V missionne un prêtre de la Sainte-Inquisition (Louis Garrel) pour enquêter sur le passé controversé du peintre.
Pádraic le bouvier (Colin Farrell) et Colm le ménétrier (Brendan Gleeson) étaient jusqu’à peu les meilleurs amis au monde. Chaque jour, à quatorze heures, ils partageaient en devisant une pinte de bière au minuscule pub de l’île d’Inisherin qui les avait vus naître et qui les verrait mourir. Mais, un beau jour d’avril 1923, en pleine guerre civile irlandaise, Colm rompt cette routine et demande à Pádraic de le laisser tranquille. Cette brutale décision stupéfie Pádraic qui cherche à en comprendre la cause.
Sans jamais déroger à ses habitudes, Mr Williams, un gentleman d’une cinquantaine d’années, prend chaque matin le train de banlieue pour Londres. Il y dirige le bureau des Travaux publics de la municipalité. Les cinq fonctionnaires placés sous ses ordres y font régner une routine administrative qui ne connaît aucune dérogation : dès qu’un dossier soulève une difficulté, il est soigneusement mis de côté.
Et si ? Et si Julia, alors qu’elle était encore adolescente, était partie cette nuit-là à Berlin pour y assister à la chute du Mur, provoquant la colère de son père et l’interruption de ses études de piano ? Et si Julia n’avait pas rencontré Paul dans une librairie un jour d’orage ? Et si Julia n’avait pas remporté le concours Clara-Schuman et avait dû renoncer à la brillante carrière de soliste qui s’offrait à elle ? Et si, à la veille de son premier concert, elle avait eu un accident de scooter qui lui aurait fait perdre l’usage de sa main droite et aurait provoqué une fausse couche ? Et si….
Jeune pasteur danois, Lucas est missionné par son père, pasteur comme lui-même, pour aller construire une église en Islande qui, à la fin du XIXème siècle était encore sous domination danoise. Le jeune homme, passionné de photographie emporte avec lui son matériel pour immortaliser quelques scènes. Après une longue traversée, le prêtre de constitution fragile débarque sur l’île hostile qu’il a l’intention de traverser de part en part. Quelques cavaliers l’accompagnent dont il ne parle ni ne comprend la langue. Au terme de son odyssée, Lucas arrivera enfin à destination.
Pietro a une dizaine d’années. Turinois, garçon des villes, il passe ses vacances chaque année avec ses parents dans les montagnes du Val d’Aoste où son père, passionné de randonnée, l’entraîne à l’assaut des cimes. Pietro s’y lie d’amitié avec Bruno, un orphelin élevé à la dure par son oncle et sa tante. Malgré leurs différences de classe et leurs choix de vie antagonistes, Pietro décidant de partir au bout du monde alors que Bruno ne franchira jamais les limites de sa vallée, une amitié profonde et durable cimentera les deux hommes.