Les Enfants d’Isadora ★☆☆☆

Isadora Duncan (1877-1927) est une danseuse américaine à laquelle on prête l’invention de la danse moderne libérant le corps du carcan imposé par le tutu et les pointes. Le 19 avril 1913, ses deux enfants, Deirdre, six ans, et Patrick, trois ans, ont trouvé la mort dans un accident de voiture. Isadora Duncan ne se remit jamais de ce drame qui lui inspira dix ans plus tard un solo déchirant intitulé La Mère sur la musique de Scriabine.
Il n’existe ni photo ni  enregistrement vidéo d’Isadora Duncan dansant La Mère.

Danseur de formation, le réalisateur Damien Manivel revient à ses premières amours après un détour par la fiction (Le Parc). Mi-fiction, mi-documentaire, Les Enfants d’Isadora suit quatre femmes parties à la rencontre de ce solo : une jeune danseuse (Agathe Bonitzer) qui déchiffre la partition en notation Leban au Centre national de la danse à Pantin avant d’en esquisser les premiers mouvements avec une grâce infinie, une professeure de danse (Marika Rizzi) et son élève trisomique (Manon Carpentier) qui en préparent la mise en scène, et une spectatrice anonyme (Elsa Wolliaston) qui assiste au spectacle monté par les deux précédentes, le visage raviné de larmes, et rentre chez elle le pas lourd à la nuit tombée.

Ainsi présenté, Les Enfants d’Isadora est à la fois poignant et beau. Ne lui en retirons pas le mérite. Mais, son rythme est si lent, son sujet si glaçant, la juxtaposition de ces trois histoires si pesante, que l’heure vingt quatre de film finit par s’étirer interminablement et que le charme n’opère plus.

La bande-annonce

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