Savannah a vingt-cinq ans. En avril 2016, la documentariste Jeanne Dressen la découvre sur la place de la République, micro au poing, haranguant les foules, et s’attache à ses pas. La jeune femme est étudiante en sociologie à Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle espère intégrer l’ENS Ulm. Mais l’énergie qu’elle déploie chaque nuit, place de la République, l’empêche de se concentrer sur ses études.
Quel joli titre ! À ma place peut s’entendre de plusieurs façons – comme le titre du célèbre livre d’Annie Ernaux, La Place, avant lui. Il peut désigner la « place » assignée à Savannah par une société qui lui refuse de sortir du rang ; il peut faire référence à l’espace public qu’elle s’approprie pour y faire entendre sa colère et y faire germer l’espoir d’un monde plus doux ; mais il peut aussi questionner le spectateur : que feriez-vous « à la place » de Savannah ?
Ce titre là annonce un film bourdieusien – un auteur que Savannah vénère et dont elle espère intégrer l’école dont il fut l’élève. On escompte qu’il interroge le choix que Savannah doit faire : le militantisme ou les études ? Et on imagine qu’il se terminera sur les résultats du concours.
Mais le documentaire, très bref (une heure et quatre minutes seulement), trop peut-être, prend une autre direction. Il commence par filmer « Nuit debout » – comme L’Assemblée, le documentaire de Mariana Otero sorti à l’automne 2017, l’avait fait avant lui. Et il donne de cet immense happening populaire l’image d’une foule attentive et disciplinée, désireuse de débattre et de réfléchir ensemble, mais peinant à s’organiser : s’il est beaucoup question des procédures, à aucun moment on n’entend ni ne comprend l’objet concret de ces discours ou de ces votes.
Il suit Savannah dans les assemblées mais aussi dans les manifestations où les violences policières dont elle est victime – elle reçoit un tir de flashball dans la fesse – la traumatisent.
Puis, on apprend que Savannah a été acceptée à Normale Sup’. On partage sa joie communicative – même si on pointe un paradoxe chez cette rebelle née à vouloir de toute force intégrer une institution qui symbolise jusqu’à la caricature l’establishment honni. On est ému lorsqu’elle l’annonce avec fierté à son père, chômeur et alcoolique, et à sa mère.
Le documentaire aurait pu s’arrêter là. Mais il compte un épilogue. On retrouve Savannah en 2017, un an après son intégration. Elle est enceinte de cinq mois d’une petite fille. Et elle confesse, face caméra, sa déception pour une école où elle n’a pas trouvé sa place, qui ne lui offre aucune perspective sinon une thèse en sociologie du genre ou du militantisme qu’elle ne réussira pas à financer. La mort dans l’âme, elle a décidé de quitter Normale Sup et de devenir professeure des écoles.
On ne peut qu’être mortifié par une telle conclusion et regretter qu’une jeune femme si pleine de vie, animée d’une si juste colère, n’ait pas trouvé sa « place ».
En 1956, en Kabylie, Neïla, une jeune paysanne rejoint, après le sac de son village, le maquis où combattent son frère et son fiancé. Elle est bientôt arrêtée par l’armée française et incarcérée dans un camp. Elle partage sa cellule avec Suzanne, une infirmière française. Les deux femmes torturées se livrent l’une à l’autre tandis que plane le spectre des exécutions sommaires.
Mikio Naruse (1905-1969) est un des plus grands réalisateurs japonais. Mais sa renommée a été éclipsée par celle de ses illustres contemporains : Ozu, Mizoguchi et Kurosawa. Ses films sont longtemps restés inédits en France. Son film le plus connu, Nuages flottants, n’y est sorti qu’en 1984.
La quarantaine bien entamée, Stijn élève des moutons. Il peut compter sur le soutien de ses parents dont il a repris une partie des terres, de sa femme qui, diplômée d’une école d’agriculture, tient la comptabilité et de ses deux enfants. Mais cela ne suffit pas à faire face aux difficultés qui s’accumulent : les subventions se tarissent, les voisins qui lui refusent le droit de passage à ses bêtes, la concurrence d’exploitations plus grandes et plus mécanisées qui n’hésitent pas à aller chercher des bergers en Europe de l’est…
L’agent de police David Budd (Richard Madden, Robb Stark dans Game of Thrones) a servi en Afghanistan et en est revenu durablement traumatisé. Après avoir déjoué dans un train un attentat à la bombe perpétré par une djihadiste ceinturée d’explosifs, il se voit confier par sa hiérarchie la protection rapprochée de la ministre de l’intérieur Julia Montague (Keeley Hawes). Cette étoile montante du parti conservateur porte un projet de loi anti-terroriste qui suscite de vives polémiques et divise son propre camp. Elle doit également arbitrer les rivalités inter-services qui opposent la police et son chef, Anne Sampson, avec les services de sécurité.
Borat Margaret (sic) Sagdiyev est libéré du goulag où il a été expédié. Un cadeau lui est confié par le Président du Kazakhstan, qu’il devra remettre au président Donald Trump ou, à défaut, au vice-président Mike Pence. C’est l’occasion pour le journaliste kazakh, perclus de préjugés antisémites et racistes, de revenir aux Etats-Unis, quinze ans après son précédent séjour. Sa fille, Turat, est du voyage.
2014. Antoine Habert (Félix Moati) n’a jamais réussi à faire le deuil de sa sœur Anna (Mélanie Thierry), morte au Caire deux ans plus tôt dans un attentat à la bombe. Il croit la reconnaître à la télévision dans les rangs des YPG, ces brigades kurdes qui combattent en Syrie contre Daesh. Pour en avoir le cœur net, il décide de se rendre à la frontière turque où il manque d’être kidnappé par Daesh et doit la vie aux YPG.
Ocho est argentin et vit à New York. Javi est espagnol et vit à Berlin. Les deux hommes se rencontrent à Barcelone, se draguent, se plaisent et couchent ensemble. Coup d’un soir ? ou début d’une grande histoire d’amour ?
Le petit village de Toritama au nord-est du Brésil est la « capitale du jean ». Chaque année, près de vingt millions de paires en sont produites par une immense main d’œuvre industrieuse dont le seul loisir, le seul moment de détente dans l’année est le carnaval qu’elle va passer au bord de l’océan tout proche.
Un père, capitaine au long cours, revient à Chongqinq, au Sichuan, où il a quitté quinze ans plus tôt femme et enfant. Son fils vient d’être tué lors d’un fait divers sanglant : une prise d’otages dont il a été l’auteur dans un supermarché et qui a mal tourné. Le père cherche à comprendre les circonstances de ce drame. Pour ce faire, il reprend contact avec ses proches : son ex-épouse qui lui reproche amèrement sa défection, un ami de longue date dont le propre fils était très proche du sien, le docteur que son fils a pris en otage et enfin la jeune femme qui venait de le quitter en le plongeant dans le désespoir.