Madrid. Été 2011. Tandis que la capitale espagnole se prépare à accueillir le pape Benoît XVI et que la contestation des Indignados enfle, les meurtres s’accumulent. Les victimes : des femmes âgées d’abord violées puis cruellement assassinées. Les inspecteurs Velarde et Alfaro suspectent un criminel en série.
Le cinéma espagnol nous réserve décidément d’excellentes surprises. Un genre est en train d’émerger : le polar ibérique avec des pépites telles que La Isla Minima ou La Colère d’un homme patient. Des films nerveux, violents, complexes.
Que Dios nos perdone est d’une facture plus classique. Il s’agit d’une enquête policière menée par un duo de flics aussi dissemblable qu’attachant. Velarde est bègue et génial : c’est lui qui fait le lien entre les crimes commis dans la capitale et qui dresse le portrait robot du tueur. Alfara est une montagne de testostérone qui explose à la moindre occasion ; mais sa violence débridée, contre les autres ou contre lui-même, n’a d’égale que sa fidélité à son partenaire.
Le résumé du film annonçait l’utilisation d’un arrière-plan politique. Cette dimension-là est sous-exploitée. Mais l’enquête est suffisamment haletante – et sa conclusion glaçante – pour qu’on la suive sans avoir besoin d’y ajouter autre chose.