Frères de sang ★★☆☆

Manolo et Mirko ne savent pas que faire de leurs vingt ans. Vaguement inscrits dans un lycée hôtelier, ils tuent le temps en discutant et en roulant dans la banlieue de Rome. Mais une nuit, alors qu’ils ont bu plus que de raison, ils fauchent un piéton et le laissent pour mort.
Le drame pourrait briser leur vie. Mais paradoxalement, il se révèle pour eux une seconde chance. Le piéton fauché est en effet un mouchard recherché par la mafia. L’avoir liquidé ouvre aux deux jeunes gens des perspectives inespérées dans le crime organisé.

Le cinéma italien prend décidément un plaisir malsain à filmer la violence, à rebours des images ensoleillées de carte postale que la péninsule inspire. Gomorra, Suburra, Dogman, autant de films coup de poing qui dépeignent une Italie pluvieuse, misérable, violente. Une banlieue sans âme, une « terre de rien » (pour reprendre le titre original intraduisible : « La terra dell’abbastanza »), est le décor déprimant de ce Frères de sang dont le principal défaut est précisément d’emprunter un sillon déjà bien défriché.

Le titre français et l’affiche voudraient nous entraîner dans une autre direction, qui insistent sur le duo formé par les deux personnages principaux. Manolo et Mirko, aux prénoms si proches, ont grandi depuis l’enfance dans des foyers dysfonctionnels. Si l’un est plus timide, l’autre plus extraverti, ils se ressemblent. Face au dilemme auquel ils sont confrontés, ils ont des réactions différentes : Manolo n’hésite pas à rejoindre la mafia là où Mirko a plus de réticence.

Mais le film a une autre dimension : celle du contrôle parental. Manolo a un père perdu dans l’alcool et dans les jeux d’argent qui, loin de le dissuader de ses mauvaises fréquentations, l’y encourage. Marko au contraire a une mère qui entend le maintenir dans le droit chemin mais qui n’y peut mais. C’est sur ces deux parents que le film se clôt, une fois scellé le funeste destin de leurs deux enfants. Comme si c’était eux en vérité les deux héros du film.

La bande-annonce

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