Le Milieu de l’horizon ★★☆☆

Gus (Luc Bruchez) a treize ans. Il vit à la ferme avec ses parents, sa sœur aînée et son cousin un peu demeuré. C’est l’été 76, l’été de la canicule qui s’abat sur les hommes et les bêtes mettant en péril l’équilibre, déjà fragile, de l’exploitation familiale. Tandis que le père (Thibaut Evrard) se démène comme un beau diable pour sauver ses poulets et ses vaches, la mère (Laetitia Casta), fatiguée d’une vie de corvées, nourrit pour une amie de passage (Clémence Poésy) des désirs coupables.

Le monde paysan a décidément la cote dans le cinéma français [Oui. Je sais. J’ai commencé avant-hier ma critique d’Illusions perdues de la même façon en parlant des adaptations de Balzac]. Après les très réussis Petit Paysan et Au nom de la terre, on a vu se multiplier les mélodrames ayant pour héros des hommes et des femmes durs à la tâche, se frottant aux rudes travaux agricoles : La Terre des hommes, La Nuée, Revenir… sans parler de l’engouement soudain pour les documentaires sur le monde paysan : Honeyland, Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes

La réalisatrice suisse Delphine Lehericey est allée tourner en 35mm en Macédoine l’adaptation d’un roman de son compatriote, Roland Buti, publié en 2013, dont l’action se déroule quarante ans plus tôt. On retrouve les couleurs, le grain de l’image et la moiteur de L’Eté meurtrier. Mais, même si Laetitia Casta est presqu’aussi sexy qu’Isabelle Adjani au sommet de sa gloire, la comparaison s’arrête là. Le Milieu de l’horizon (pourquoi ce titre qui ne veut rien dire ?) n’est pas l’histoire d’une machiavélique vengeance dans un village des Hautes-Alpes, mais plus banalement un coming of age movie, un film sur la sortie de l’enfance comme on en a déjà vu treize à la douzaine.

Il n’y a pas grand-chose à lui reprocher : les acteurs font le job (avec une mention spéciale pour Patrick Descamps dont c’est le troisième film qui sort en quatre semaines), le scénario se tient…. Mais il n’y a pas grand-chose non plus d’immémorable dans ce récit convenu et sa conclusion sans surprise.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *