Luciano Pavarotti (1937-2005) est sans doute l’un des plus grands ténors contemporains. Cette qualité lui sera peut-être contestée du point de vue de la seule qualité de son chant ; mais ses concerts et ses disques lui ont gagné une célébrité inégalée depuis Caruso.
Le réalisateur américain Ron Howard documente sa vie en interviewant ses proches et en présentant des images d’archives.
Son documentaire est d’une facture très classique. Il raconte la vie du maestro depuis son enfance à Modène – où il pratique le chant avec son père dans une chorale – jusqu’à sa mort dans la même ville soixante-douze ans plus tard.
On n’y apprendra rien qu’on ne savait déjà du « maître des contre-ut ».
Ron Howard scrute sa vie amoureuse chaotique en donnant la parole à sa première femme, Adua Veroni, dont il a eu trois filles, puis à sa seconde, Nicoletta Mantavoni, dont la révélation de sa liaison avec Pavarotti avait fait scandale.
Il décrit surtout comment la star italienne a fait de l’opéra, pour le meilleur et pour le pire, un show business. Pavarotti a en effet sorti le champ lyrique de la salle pour se produire, en concert, dans des enceintes toujours plus monumentales. Les enregistrements des concerts qu’il a donnés avec Placido Domingo et José Carreras – dont la qualité musicale fait grimacer les puristes – sont entrés dans les hit parades. Au total, Pavarotti aurait vendu au cours de sa vie quelques cent millions de disques.
Il est assez étonnant de trouver Ron Howard, le réalisateur de Apollo 13 et Da Vinci Code, aux manettes de ce documentaire sans caractère. D’ailleurs il fait l’objet d’une exploitation cinématographique bien particulière : il aura été diffusé dans les salles pendant quatre jours seulement du 6 au 10 novembre avant de retrouver le chemin des bacs qu’il n’aurait jamais dû quitter.