Noura rêve ★☆☆☆

La vie n’a pas toujours été douce avec Noura. Son mari, Jamel, un petit malfrat, purge en prison une longue peine. Elle doit élever seule ses trois enfants.  Unique  rayon de soleil dans l’existence de Noura : son amant Lassad qu’elle espère épouser dès que son divorce aura été prononcé. Mais la libération anticipée de Jamel bouleverse tous ses plans. Son divorce devient impossible. Pire : elle tombera sous le coup de la loi pénale tunisienne qui punit l’adultère de cinq ans d’emprisonnement si Jamel la dénonce.

Noura rêve… à une Tunisie débarrassée d’une législation rétrograde qui pénalise l’adultère. Ce premier film se présente ouvertement comme un film à thèse sur la condition des femmes tunisiennes. Une telle approche kidnappe le spectateur dans une adhésion obligée. Non pas que les films à thèse soient systématiquement mauvais : La Belle et la Meute de Kaouther Ben Hania qui dénonçait la culture du viol en Tunisie ou Sofia sur les mariages arrangés au Maroc étaient des bijoux. Mais ils ne sont pas ipso facto des œuvres irréprochables.

En dépit d’une interprétation remarquable de son trio d’acteurs (l’épouse courageuse, l’amant transi d’amour, le mari psychopathe), Noura rêve pêche par les faiblesses de son scénario. Il hésite entre deux sujets : d’un côté la détestable pénalisation de l’adultère et le patriarcat qui la cautionne, de l’autre la violence d’un homme fraîchement libéré de prison. Sans doute les deux sujets sont-ils liés : Noura est obligée de supporter en serrant les dents le retour de son mari car la société tunisienne ne l’autorise pas à le quitter pour son amant. Mais il traite fort classiquement le second en oubliant en cours de route le premier qui est celui sur lequel paradoxalement le film fait sa publicité. La façon dont l’intrigue se résoud est trop brutale, trop artificielle pour constituer une solution satisfaisante à cette situation.

La bande-annonce

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