Une femme (Mélanie Laurent) se réveille dans un caisson médical de cryogénisation. Elle ne se souvient de rien : ni de son nom, ni de son passé, ni des circonstances qui l’ont conduite à cet endroit. Son seul contact avec le monde extérieur est la voix de l’intelligence artificielle (Mathieu Amalric) qui lui transmet bientôt une information alarmante : ses réserves en oxygène baissent dramatiquement lui laissant à peine plus d’une heure à vivre.
Aura-t-elle le temps de résoudre les mystères de son passé pour sauver sa vie ?
Oxygène est un film qui vient de loin. Le scénario, rédigé par Christie LeBlanc dès 2016, avait été remarqué par Hollywood. En 2017, Anne Hathaway était annoncée dans le rôle principal. Bientôt, Noomi Rapace la remplaçait en tête d’affiche. Finalement, le Covid obligea la production à renoncer à un tournage à Hollywood. Alexandre Aja se rapatria dans les studios d’Ivry-sur-Seine – où mon aîné tourne ses clips (petite minute de fierté paternelle) – et confia le rôle principal à Mélanie Laurent.
Oxygène est un survival movie comme Alexandre Aja en a tourné déjà plusieurs : un héros, isolé dans un environnement hostile, doit se battre pour sa vie. Celui-ci ajoute un défi supplémentaire : l’enfermement dans un espace confiné. La référence incontournable est bien sûr Buried, l’histoire dun Américain enterré vivant en Irak. Le film, sorti dans un anonymat quasi complet en 2010, a acquis lentement sa célébrité grâce à un bouche-à-oreille élogieux. Mais ce sous-genre claustrophobe compte d’autres réalisations remarquables : le coréen Tunnel, le danois Exit…
Oxygène s’inscrit honorablement dans cette généalogie. Le défi scénaristique est relevé haut la main : le film dure une heure quarante sans baisse de rythme grâce à une série de rebondissements qui maintiennent la tension tout du long. Pour autant, ce huis clos angoissant, ce suspense bien ficelé, remarquablement servis par l’interprétation de Mélanie Laurent (que seuls des esprits indélicats accuseront de manquer de crédibilité dans le rôle d’un prix Nobel) ne décolle jamais vraiment. Ses enchaînements sont trop bien huilés, ses flash-backs trop systématiques, l’alternance des progrès et des reculs de son héroïne trop répétitive pour réellement susciter l’enthousiasme.
Et qu’on ne vienne pas me dire que Oxygène capture « l’étouffement de sa triste époque, ainsi que son angoisse du lendemain » (Mad Movies). Certes les confinements à répétition furent difficiles à vivre ; mais rien de comparable avec la vie sans oxygène dans un caisson cryogénisé.
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